mercredi 26 juin 2024

L'industrie des boissons alcooliques, un fleuron du terroir québécois en évolution

Voilier viking de type drakkar

Ce n’est pas d’hier que les boissons alcooliques suscitent de l’intérêt au Québec. La petite histoire nous apprend que le Viking Leif Eiriksson aurait visité l’Amérique du Nord un peu avant l’an 1 000 à bord de son voilier de type drakkar. Il aurait nommé Vinland (la terre des vignes), la région de l’Est de l’Amérique du Nord s’étendant de Terre-Neuve jusqu’à la Nouvelle-Angleterre, en raison des nombreux plants de vignes sauvages que l’on y trouvait. Jacques Cartier nomma pour sa part l’Île d’Orléans « l’Isle de Bascus » car « y treuvasmes force vignes » en septembre 1535. 

Brasserie Molson, Montréal
La première tentative d’implanter une brasserie à Québec revient aux Jésuites. Dès son ouverture en 1647, cette production répond aux besoins de la communauté. Il faut attendre 1668-1669 pour assister à la mise en place d’une brasserie industrielle à Québec par l’Intendant Jean Talon. En 1786, John Molson (Molson Coors) fonde sa première brasserie à Montréal. À la même époque et utilisant souvent la même matière première (malt
d’orge), des brasseurs ouvrent des distilleries à Beauport, à Trois-Rivières et à Montréal. La St-Roc Distillery fut d’ailleurs la première distillerie créée à Québec en 1769. C’est surtout au 19e siècle que l’industrie brassicole prend son envol, John Knight Boswell (Dow) ouvre sa brasserie à Québec en 1844. Celle-ci sera acquise plus tard par Molson. D’autres brasseries concurrencent les Molson. Mentionnons entre autres celle de John Kinder Labatt, laquelle sera achetée par Interbrew en 1995.

Le Québec crée la Commission des liqueurs en 1921 et est la seule province à légiférer à cette époque afin d’encadrer le commerce et l'approvisionnement de l’alcool, ce qui fit alors du Québec un carrefour très important du marché des spiritueux en territoire d’Amérique. Samuel Bronfman profite de l’occasion pour fonder Distillers Corporation à Montréal en 1924. Celle-ci fusionne avec la compagnie Seagram en 1928 et devient un géant dans l’industrie de l’alcool et le plus grand distillateur au monde. Seagram appartient aujourd'hui notamment au groupe Pernod Ricard.

Les boissons alcooliques artisanales

Lever de soleil sur le vignoble Côtes d'Ardoise, Dunham
Après l’échec du cidre industriel dans les années 1970, dû essentiellement à des problèmes d’image, principalement de qualité et de positionnement du produit, alors ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme du Québec (MICT), Rodrigue Biron autorise en 1983 la production artisanale de boissons alcooliques. Malgré les caprices du climat québécois et des réserves de certains intervenants de l’époque, il réussit, grâce à sa fougue et sa détermination, à convaincre le conseil des ministres sur les avantages de cette production. Celle-ci englobait alors le vin, le cidre, la bière, l’hydromel, les boissons à base de petits fruits et les mistelles (moût de fruits fortifié avec de l’eau-de-vie). En 1982, le ministre Biron avait préalablement autorisé un projet-pilote de cinq vignobles, pour une durée de deux ans, afin de s’assurer de la vivacité de la vigne au Québec. Il croyait vraiment dans le développement de la petite entreprise ainsi que dans le développement régional et touristique.

Afin d’éviter les problèmes vécus par le cidre industriel, nous nous sommes inspirés, au Québec, des pratiques utilisées en Ontario, en Californie et en Europe, particulièrement en France, pour accompagner et encadrer (réglementer) la production artisanale de boissons alcooliques. Nous avons priorisé au départ l’échange, la concertation et le regroupement entre les différents intervenants gouvernementaux et les producteurs-productrices, le tout sous la coordination du MICT. Le producteur devait être reconnu comme producteur agricole, sauf pour la bière. En matière de regroupement, nous favorisions l’implantation de quelques producteurs dans une même région, dont Dunham pour les vignobles. Également, le regroupement au sein d’association de producteurs permettait l’échange et le partage d’informations entre eux. Cette pratique se poursuit toujours aujourd'hui, ce qui constitue l’une des forces des producteurs québécois. Fort heureusement, des experts d’origine européenne, dont quelques œnologues français, parmi les nouveaux producteurs, ont accepté de partager leur savoir-faire avec leurs collègues.

Aujourd’hui, près de mille producteurs-productrices détiennent un permis de production de boissons alcooliques au Québec dont quelque 330 microbrasseries, 160 vignobles, 100 cidreries et 60 distilleries (la première micro-distillerie est apparue au Québec en 1999). Ils ont remporté plusieurs milliers de prix et médailles dans des compétitions nationales et internationales. Certains ont réussi à exporter leurs produits sur les marchés étrangers. Dunham est devenue la capitale québécoise du vin.

Quelques coups de coeur

Brasserie de Dunham, Dunham
Voici quelques-uns de nos coups de cœur pour découvrir ces producteurs-productrices et goûter leurs produits: les microbrasseries Archibald et La Souche (région de Québec), Auval (Val d’Espoir), Charlevoix (Baie St-Paul), Dunham (Dunham), La Fabrique, (Matane), McAuslan (Montréal), Ras l’bock (Saint-Jean-Port-Joli) et St-Pancrace (Baie-Comeau); les vignobles Cep d’argent (Magog), Château Ste-Agnès (Sutton), Côtes d’ardoise, Orpailleur et Val Caudalies (Dunham), Marathonien (Havelock), Chat botté et Vignes des Bachantes, (Hemmingford), Rivière du Chêne, (Saint-Eustache), Sainte-Pétronille, Saint-Pierre et Cassis Monna (île d’Orléans); les cidreries du Minot (Hemmingford), Michel Jodoin (Rougemont) et Clos Saragnat (Frelighsburg) ainsi que les hydromelleries Ferme apicole Desrochers (Ferme-Neuve) et Miellerie King (Kingsey Falls). 

Au tournant des années 2 000, les premières micro-distilleries font leur apparition au Québec. Celles-ci produisent de très bons spiritueux (gins, vodkas, rhums et acerums à base de sèvre d'érable) et liqueurs dont les distilleries Vice & Vertu (Saint-Augustin-de-Desmaures), Le Cartel des spiritueux (Bedford), Stadaconé (Québec) et Témiscouata (Auclair). Si vous êtes amateur de fins whiskys, il faut visiter et goûter aux excellents whiskys de Distillerie Côte des Saints (Mirabel).

Remerciements

Feu Victor Dietrich en période de vendanges
En plus de monsieur Biron qui laisse un legs extraordinaire à la société québécoise, nous aimerions remercier les producteurs, productrices et leurs conjoint(e)s du début (1983-96) pour leur vision, leur créativité et leur persévérance. Merci aussi aux experts d’origine européenne et québécoise qui ont accepté de s'impliquer et de partager leur savoir-faire. Un merci particulier à feu Victor Dietrich du vignoble Dietrich-Jooss (maintenant fermé). Toujours dans le secteur du vin, merci à Charles-Henri de Coussergues (Orpailleur),
Jean Joly (Marathonien), Étienne Héroux (Morou) et aux frères Jean-Paul et François Sieur (Le Cep d'argent); dans celui du cidre, merci à Robert Demoy (du Minot), Christian Barthomeuf  (Clos Saragnat) et Michel Jodoin (Cidrerie Michel Jodoin); pour la bière, merci à Jérôme Catelli-Denys (Le Cheval blanc – Brasseurs RJ - GMT - Belle Gueule), Laura Urtnowski (Brasseurs du Nord - Boréale) et  pour l'hydromel, merci aux frères Patrick et Stéphane Vanier (Les Saules). Enfin, ce projet de production artisanale de boissons alcooliques n'aurait pas connu un tel succès sans l'implication de trois proches collaborateurs et précieux complices du MICT: Claude, Marcel et Yvon, merci! 

Notre souhait pour l'avenir serait que la relève de nos pionniers producteurs et productrices puisse poursuivre la belle progression de leurs prédécesseurs, toujours dans un contexte de concertation et d'entraide, et aussi qu’elle réussisse à accroître leurs parts de marché sur les marchés étrangers.

Jacques Ouimet, directeur responsable du développement de l’industrie des boissons alcooliques, ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme du Québec (Développement économique),1983-96.

N.B. : La revue REFLETS a publié cet article dans sa quasi-intégralité, en mars dernier, sous le titre "L'industrie des boissons alcooliques, un fleuron de l'économie québécoise en évolution".

Vue du Vignoble Sainte-Pétronille, Île d'Orléans

lundi 3 juin 2024

10 000 MERCIS!

Masques de sable sur une plage de Torremolinos, Costa del Sol, Espagne

MERCI
 à nos 10 000 lecteurs, essentiellement francophones et francophiles mais aussi de différentes langues utilisant les services de traduction, qui nous suivent et qui viennent d'atteindre plus de 10 000 lectures. Précisons que plus de 800 lecteurs provenant de quelques sites de voyageurs, amoureux de l'Andalousie et de la Costa del Sol, nous ont lus au cours du dernier mois.

Selon les données de Blogspot, 45% de nos lecteurs proviendraient du Québec - Canada, 25% des États-Unis, 12% de Singapour, 3% de France et 3% de l'Ukraine. Plus ou moins 1% provient de chacun de ces pays: Allemagne, Russie, Suède, Espagne, Royaume-Uni, Corée du Sud, Italie et Roumanie. D'autres lecteurs nous lisent de la Suisse, des Pays-Bas, de Finlande, du Portugal, de la Belgique et de Hong Kong. Enfin, quelques lecteurs provenant d'une vingtaine de pays différents nous lisent à partir des cinq continents.

Les trois articles les plus consultés par nos lecteurs sont : 

-    « Évasion sur la Costa del Sol » Coups de Coeur Vinicoles: Évasion sur la Costa del Sol (cdcvinicoles.blogspot.com) ; 

-    « Excursion vinicole à Dunham, région de Brome-Missisquoi »Coups de Coeur Vinicoles: Excursion vinicole à Dunham, région de Brome-Missisquoi (en rediffusion) (cdcvinicoles.blogspot.com) et 

-    « Belles découvertes vinicoles dans les Finger Lakes, New York » Coups de Coeur Vinicoles: Belles découvertes vinicoles dans les Finger Lakes, New York (cdcvinicoles.blogspot.com) .

Quelques mots sur nous

Suzanne a enseigné quelques années au niveau secondaire avant de se réorienter vers les secteurs de l'hôtellerie et du tourisme. Elle a notamment été à l'emploi d'un organisme d'échange étudiant. Elle était responsable du placement d'étudiants, de niveaux secondaire et universitaire, pour des stages de formation à l'étranger (dans plus de 50 pays). Elle a aussi parcouru les cinq continents, en présence de Jacques, et ainsi visité une multitude de vignobles et d’autres producteurs de boissons alcooliques.

Jacques pour sa part a été responsable du développement de l'industrie québécoise des boissons alcooliques à la SAQ (Société des alcools du Québec) et au ministère Industrie et Commerce du Québec (Développement économique) durant plus de 22 ans. Il a été l'instigateur de l'implantation et du développement des vignobles et autres producteurs artisanaux québécois de boissons alcooliques. Il a participé à divers événements nationaux et internationaux reliés aux boissons alcooliques. Il a agi comme juré lors de compétitions vinicoles et a animé des présentations sur les boissons alcooliques, l'art de vivre et la dégustation. 

Par ailleurs, nous avons publié une vingtaine d'articles vinicoles dans le magazine Vins & Vignobles (maintenant fermé) et plus de 70 articles sur notre blogue Coups de coeur vinicoles. Enfin, nous avons diffusé plus de 400 publications sur notre compte Coups de coeur vinicoles d'Instagram (fermé depuis le printemps 2022). Ce compte a été remplacé au cours de l’été 2022 par Coups de coeur VinoTrips, toujours sur Instagram : Coups de coeur VinoTrips (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram . Il compte plus de 200 publications et 1 700 abonnements.

En plus d'être publiés sur notre blogue, nos articles sont diffusés sur différentes plateformes électroniques dont celles de notre partenaire de diffusion Samy Rabbat, de Linkedin et de Facebook.

En terminant, nous avons une pensée toute particulière pour nos amis lecteurs d'Ukraine, et pour leurs concitoyens, qui vivent toujours une période très difficile! Nos pensées vont aussi à la Palestine qui vit un cauchemar depuis plusieurs mois.  

Continuez chers amis lecteurs à lire nos périples gourmands et vinicoles. Santé!


Murissement en dame-jeanne de la mistelle La Part des Anges sur le toit de Vignoble de l'Orpailleur, Dunham, Québec, Canada

vendredi 24 mai 2024

Évasion sur la Costa del Sol


Vue à partir d'une terrasse de la Casa de Los Navajas, Torremolinos, Costa del Sol
Nous avions adoré visiter la Costa del Sol lors de notre trop brève escale à Malaga au printemps 2022 et nous voulions y retourner pour un séjour de quelques semaines. Nous avons choisi ce printemps de séjourner à Torremolinos, station balnéaire fort populaire située au cœur de la Costa del Sol, à une vingtaine de kilomètres de Malaga. Nous désirions nous évader de l’hiver québécois, nous reposer, profiter du bord de mer, goûter la cuisine andalouse et les produits locaux ainsi que visiter quelques villes et villages avoisinants.

L'Andalousie

L'Andalousie, mot pouvant être d'origine arabo-berbère et qui pourrait signifier Vandale ou Rivière & terre, constitue la Communauté autonome d'Espagne la plus importante avec une population de 8,5 millions d'Andalous et la deuxième en termes de superficie, sur les 17 que compte l'Espagne. Elle regroupe huit provinces du sud de l'Espagne dont Séville (la capitale), Malaga, Cadix, Cordoue et Grenade. Le gouvernement de ce grand territoire se nomme la Junte d'Andalousie. 

Un bar à tapas et des jambons suspendus, Benalmadena
Cette immense région est désignée comme le Jardin d'Europe. L'Andalousie est en effet le plus grand producteur espagnol d'olives. Elle est aussi un producteur très important de fruits (fraises, agrumes et autres) et légumes, de céréales et de vins. Quatre appellations d'origine vinicoles sont reconnues : Xérès, Montilla-Morilles, Malaga et Sierras de Malaga . L'Andalousie est un important producteur bovin (taureaux) et porcin. Elle produit d'ailleurs l'un des meilleurs jambons espagnols, le fameux jambon ibérique dit le Pata Negra référant à la couleur foncée de la peau du porc de race ibérique. Ce porc est nourri avec des glands provenant de chênes verts de la région. La cuisine andalouse est méditerranéenne, familiale et savoureuse. En plus du jambon ibérique et des saucissons et autres charcuteries, les Andalous aiment la paëlla, les poissons et fruits de mer, la viande bien cuite et les desserts sucrés. Nous avons observé que les Andalous et particulièrement la gent féminine aiment bien, pour le petit-déjeuner, une baguette coupée sur la longueur, badigeonnée d'huile d'olive et d'un coulis de sauce tomate!

La Costa del Sol

Plage Bajondillo, Torremolinos
La Costa del Sol (Côte du Soleil) s’étend sur plus de 150 km de plages de sable doré-grisâtre (parfois brut : petites roches) en Andalousie, dans la province de Malaga. Elle est située entre Nerja, au nord-est, et Sotogrande près de Gibraltar, au sud-ouest. On peut y déambuler sur la Promenade maritime ou encore sur le sentier du littoral qui longent la Côte sur sa quasi-totalité. Ses principales villes côtières sont Malaga, Fuengirola, Torremolinos et Marbella. Elle regroupe plusieurs beaux villages andalous dont Nerja et Estepona, sans oublier les fameux villages blancs situés, pour plusieurs, aux contreforts de la Sierra Blanca, dont le magnifique Mijas Pueblo. La température journalière varie entre 12 et 20C l’hiver et de 15 à 25C le printemps. Nous avons vécu trois jours de 27, 29 et 30C durant notre séjour printanier d’un peu plus de trois semaines! La Côte du Soleil porte bien son nom avec quelque 320 jours de soleil par année. La fin du mois d’avril correspond à la saison des arbres fruitiers sur la Costa. Le transport en commun est très bien pourvu comprenant notamment un réseau de bus inter cités et un train-métro côtier reliant 17 stations entre Malaga et Fuengirola. Cette belle région attire des millions de touristes par année venant essentiellement d’Espagne, d’Europe et d’Amérique dont, de plus en plus, du Québec.

Torremolinos

Un bar-terrasse sur Caille San Miguel, Torremolinos
Caille San Miguel est la rue qu’il faut absolument voir à Torremolinos. En venant du bord de mer, il faut néanmoins gravir quelque 200 marches pour y accéder, à moins de choisir l’élévateur municipal (0,5 euro)! San Miguel est une rue piétonne très courue pour ses nombreuses boutiques, ses restos-bars et ses festivités. Elle conduit aux principales places publiques (plazas) du centre-ville dont San Miguel, Nogalera, Union Europea-Andalucia et Costa del Sol-Independencia. Torremolinos, qui signifie tour des moulins et dont certains sont encore présents, est une ville de 70 000 Torremolinenses. Cette ville est la principale station balnéaire de la Costa del Sol grâce à ses nombreux établissements hôteliers, ses plages et sa Promenade maritime qui s’étendent sur une distance de huit kilomètres. La Promenade maritime est très fréquentée et rejoint celles de Benalmadena au sud-ouest et de Malaga au nord-est. En plus de permettre la baignade et la pratique de certains sports nautiques, la Promenade donne accès à plusieurs chiringuitos, restos et bars de plage où il faut goûter leur paëlla et leurs poissons cuits à la Espeto (sardines, dorades, bars cuits sur feu de bois, en brochette à la verticale, avec la peau, tête et queue). La Promenade nous amène aussi au quartier La Carihuela de Torremolinos, un ancien village de pêcheurs. Il ne faut pas manquer de visiter la Casa de Los Navajas, une villa typique offrant des expositions d’œuvres d’art.

Malaga

Le vieux théâtre romain au bas de la forteresse d'Alcazaba, Malaga
Malaga est la capitale de la province de Malaga et une splendide ville universitaire et culturelle comptant quelque 600 000 malaguènes (malaguenos), un million avec la périphérie. Elle regroupe une trentaine de musées et centres culturels. Il faut voir les nombreuses rues piétonnes du centre-ville et les places publiques formées aux intersections de ces rues.  Les principaux points d'intérêts que nous avons notés sont: la cathédrale, le Palacio (musée) de la Aduana, l’Avenue du Parc et ses jolis monuments dont ceux du rectorat de l’Université de Malaga et de la Banque d’Espagne. Sur le chic boulevard Alameda Principal, un arrêt s’impose au bar à vins Antigua Casa de Guardia afin d'y déguster un vin espagnol dont le vin local liquoreux, tiré directement de la barrique! Une randonnée dans l’immense parc de Malaga permet de visiter le vieux théâtre romain, la forteresse d’Alcazaba et, au sommet de la colline, le fameux Castillo de Gibralfaro. Côté plage, Malaga n’est pas en reste des autres stations balnéaires de la Costa del Sol avec sa longue promenade en bord de mer et ses nombreuses plages dont celle de La Malageta.

L’empire ottoman et les villages blancs d’Andalousie

Le monde arabo-musulman a fait la conquête graduelle de l’Espagne et du Portugal au début du 8ième siècle et y a régné jusqu’à la fin du 15ième siècle. À la fin du 13ième siècle, on parle alors de l’empire ottoman qui règne sur une partie de l’Europe, de l’Afrique (nord) et de l’Asie. En Andalousie, selon notre guide touristique, les Arabes se sont implantés dans les villes et villages dès le début du 8ième siècle et y ont construit des forteresses au haut des collines de villages stratégiquement importants, afin d’être en mesure de voir venir l’ennemi éventuel. Ils y resteront durant près de huit siècles et marqueront notamment la langue parlée, la musique et l’architecture andalouse de façon importante. Aujourd’hui, les villages blancs d’Andalousie sont issus de cette épopée ottomane.

Nous avons visité trois beaux villages blancs andalous, Fuengirola, Mijas Pueblo et Ronda.

Fuengirola

Une murale du quartier El Boquetillo, Fuengirola
Ce joli village côtier devenu une ville de 85 000 habitants est situé à une vingtaine de kilomètres de Torremolinos et on peut s’y rendre en train-métro ou par bus. En plus de la promenade maritime et des plages d’une distance de 7 km, on peut y visiter les ruines du château-forteresse Sohail, les Plazas du centre-ville de Chinorros et de la Constitucion avec son église Nuestra Senora del Rosario ainsi que le quartier El Boquetillo et ses murales très originales des artistes locaux.



Mijas Pueblo

Le passage des murs fleuris, Mijas Pueblo
Certainement le plus beau village blanc que nous ayons pu voir! Mijas Pueblo est un quartier situé en montagnes de la ville de Mijas, à une heure et demie de route de Torremolinos en bus, aux contreforts de la Sierra Blanca. La vue est vraiment spectaculaire sur la route conduisant au village et aussi du haut du village. Nous avons adoré déambuler dans ses petites rues pentues bordées de jolies maisons blanches ainsi que dans le passage à l’arrière de la forteresse dont les murs des maisons sont fleuris. Il fait bon flâner sur les Plazas de la Constitucion, de la Libertad et de la Virgen de la Pena où, en plus de la petite chapelle creusée dans le roc que l’on peut visiter; des ânes attendent les touristes pour une tournée du village! Notre visite s’est terminée par la dégustation d’une bonne bière pression fraîche andalouse, sur une terrasse en face de la très belle mairie du village.

Ronda et le vignoble Excelencia

Le pont à trois arches, Ronda
Si nous devions choisir un seul coup de coeur de notre séjour en Andalousie, ce serait certainement l‘excursion à Ronda avec Lydie de l’agence Jumbo Tours. Ronda est un ancien village blanc devenu une ville de 33 000 Rondenos. Elle est la capitale de la tauromachie (corridas), même si cette activité est de moins en moins pratiquée en Andalousie. Cette petite ville est très fréquentée par les touristes dû à la grande beauté naturelle de son décor. Les principaux attraits sont : le pont neuf à trois arches traversant une gorge (canyon) de quelque 140 mètres d’altitude, la Plaza et l’arène des taureaux datant de 1784, les statues des matadors célèbres et les petites rues du centre historique. Les paysages montagneux environnants sont dignes de mention avec ses troupeaux de moutons, de chèvres et de taureaux. Nous avons également aimé déguster une bonne bière pression andalouse fraîche à un bar-terrasse de Ronda.



Les chais de Excelencia Bodegas, Ronda
La visite du vignoble Excelencia Bodegas nous a ravis par l’accueil des plus chaleureux de la propriétaire Rosa-Lyne et la grande qualité de ses vins et tapas. Nous avons goûté au très bon vin Rediel Blanc, Sierras de Malaga D.O., du millésime 2022. Un vin frais, vif, fruité (agrumes, pomme verte et fruits exotiques : ananas et letchi), légèrement minéral et avec un soupçon de sucre résiduel des plus agréables en bouche. Très beau vin. Le deuxième vin dégusté était l’excellent rouge Los Frontones 14, Crianza, Sierras de Malaga D.O., du millésime 2014. Ce vin est élaboré avec quatre cépages dont trois d’origine française (Cabernet Sauvignon, Tempranillo, Syrah et Merlot). Un  vin de garde déjà âgé de 10 ans présentait un beau fruité (petits fruits confits noirs et rouges), avec des notes de vanille et de fumée (bois). Les tanins tout en douceur étaient encore perceptibles. Un grand vin qui pourra se bonifier et que nous avons mis en cave pour quelques années. Merci à notre guide Éléonore pour ses grandes connaissances sur l’Andalousie et pour son enthousiasme à nous les communiquer.

En conclusion, nous avons beaucoup aimé notre séjour en Andalousie et particulièrement l’accueil très chaleureux et la joie de vivre des Andalous, la beauté remarquable des paysages, des villes et des villages ainsi que leur bonne cuisine savoureuse et généreuse. 

Spectacle de flamenco au bar de l'Hôtel Sol Don Pablo, Torremolinos

Quelques liens utiles : 

L’hôtel où nous logions :

Hotel Sol Torremolinos - Don Pablo, Hotel primera linea en Torremolinos | Melia.com

Quelques bons restaurants de Torremolinos :

Facebook (Restaurant La Macarena)

https://www.facebook.com/Restaurantecasaantonio1951/

Pizza Mare à Torremolinos - Pizza Mare Torremolinos (pizza-mare.com)

https://www.guadalupehostal.com/ (restaurant-gîte)

Quelques-unes de nos publications sur Instagram :

Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) 

Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram 

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lundi 5 février 2024

Visite au salon Bulles, Whisky et Gastronomie de Québec

Entrée du salon Bulles, Whisky et Gastronomie de Québec

Nous avons eu le plaisir de participer au salon Bulles, Whisky & Gastronomie qui avait lieu du 1er au 3 février dernier au Manège militaire de Québec. Le Manège est situé à quelques pas du Parlement du Québec et du fameux Palais de glace de Bonhomme dont le carnaval avait lieu en même temps. Ce salon est un événement gustatif de style 5 à 7 branché animé par un DJ. Il regroupait une soixantaine d’exposants dont plusieurs provenaient du Québec. Ceux-ci offraient la dégustation de plus de 300 produits (boissons et bouchées). Pour faciliter l’accès aux kiosques des exposants, les organisateurs du salon ont innové cette année en ajoutant la Zone Pop afin de pouvoir déguster dans un seul endroit plusieurs des mousseux offerts. Les visiteurs désirant goûter des produits exceptionnels pouvaient s’inscrire à une classe de maître, une très belle façon de découvrir des produits que l’on n’ose pas se payer!

Mousseux et Zone Pop

Crémant de Bourgogne
Louis Bouillot, Perle Rare
La Zone Pop de l'événement regroupait des négociants et des producteurs de vins, de cidres et d’hydromels mousseux. Nous avons beaucoup aimé le Cava blanc Clos Amador, Brut, Reserva, qui avait des bulles fines et une belle vivacité. Le Crémant de Limoux blanc Clos des Demoiselles, Tête de Cuvée 2020, se distinguait par sa fraîcheur, sa finesse et ses notes légèrement briochées. Le Crémant d’Alsace blanc Domaine Saint-Rémi, Prestige, se démarquait par sa vivacité, sa fougue et son fruité. Nos deux coups de cœur pour les vins mousseux vont aux Crémant de Bourgogne blanc et rosé de Louis Bouillot, Perle Rare, Vintage 2020 pour le blanc et Perle d’Aurore pour le rosé. Deux excellents mousseux des plus agréables à savourer pour leurs superbes bulles fines, leur finesse et leur équilibre entre fruit, acidité et notes à peine briochées, particulièrement pour le blanc.

Mentions spéciales à deux  bons mousseux québécois Le Steinbach, cidre bouché traditionnel, Île d’Orléans, qui dégageait de fines bulles et un beau fruité (pomme), et l’Apikol, hydromel mousseux sec, élaboré selon la méthode traditionnelle avec des levures de Champagne. Apikol est aussi une distillerie du quartier Saint-Roch de Québec qui produit une eau-de-vie, une liqueur, un gin et une vodka à base d’hydromel, des produits inédits à découvrir!

Whisky et autres spiritueux et cocktails

Jean Dubé et Guy Page, Distillerie Côte des Saints, Mirabel

La visite de ce salon nous aura permis de découvrir plusieurs superbes whiskys et spiritueux québécois dont certains que nous ne connaissions pas. D’abord notre grand coup de cœur du salon, les whiskys exceptionnels de Distillerie Côte des Saints, Mirabel. Cette ferme-distillerie, composée de six associés tripeux de whisky et autres spiritueux, cultive son orge et puise son eau souterraine directement sur sa ferme à Mirabel. Le maître-distillateur est d’origine américaine. Le vieillissement des whiskys est effectué sous la supervision d’un maître de chai conseil d’origine écossaise. La distillerie dispose de deux alambics en cuivre dont un de type « potstill ». Il en résulte des whiskys d’exception :

-         Le premier whisky dégusté est un Single Malt vieilli dans des fûts de Bourbon et de Sherry.

-         Les trois autres whiskys de la Série Prestige que nous avons goûtés sont aussi des Single Malt et Single Cask, vieillis dans des barils de Sherry, de Porto ou de Pedro Ximénez (un cépage espagnol d’Andalousie entrant notamment dans la production du Sherry).

Il faut absolument découvrir ces grands whiskys québécois. Le parfum du dernier (Pedro Ximénez) nous a rappelé quelque peu la tourbe utilisée pour distiller les grands whiskys écossais, rien de moins! Le prix demandé pour ces petites pépites organoleptiques varie entre 98$ et 148$. Côte des Saints commercialise également des gins et des liqueurs de belle qualité.

Nous avons aussi aimé les whiskys québécois Rye 4 ans de la Distillerie du Saint-Laurent, Rimouski, et Baril caché, 4 grains, des Spiritueux Ungava, Cowansville. Distillerie du Saint-Laurent élabore également d’autres bons produits comme un gin maritime et de un "acérum" alors que Spiritueux Ungava met en marché un gin boréal, une vodka, un rhum épicé, du vermouth et quelques liqueurs dont Coureur des bois.

Le salon regroupait plus de spiritueux québécois qu’étrangers. Nous nous sommes donc concentrés sur ceux-ci et ne l’avons pas regretté. Nous y avons découvert de forts beaux produits dont d’excellents gins aromatisés, gins vieillis, vodkas aromatisées, rhums épicés et liqueurs. Mentionnons les gins, dont celui vieilli 6 mois, de la distillerie d’Euclide, Victoriaville, la vodka aromatisée et le rhum épicé de la distillerie Le Cartel, Bedford, les gins et particulièrement celui vieilli 2 ans de Vice & Vertu, St-Augustin-de-Desmaures, les gins et rhums aromatisés de Mariana, Louiseville, ainsi que le gin épicé de McManamy, Sherbrooke. Nous avons aussi pu goûter plusieurs bons cocktails de ces distilleries.

En terminant, une mention spéciale pour les bières Scotch Ale et La Générale de MaltCo, Québec.

Bref, que de belles découvertes et la chance d'avoir pu goûter au Saint-Graal du salon, les whiskys de Côte des Saints!

Le salon Bulles, Whisky et Gastronomie de Québec

Quelques liens utiles:

samedi 13 janvier 2024

Retrouvailles familiales et jeux vinicoles du temps des Fêtes, 2023

 

Décor enchanteur hivernal de l'Île d'Orléans, Québec

Nous avons renouvelé nos jeux vinicoles du temps des Fêtes de 2023 lors de nos retrouvailles familiales. Nous avons modifié nos jeux vinicoles cette année. Au lieu d’une dégustation des vins à l’aveugle, nous avons masqué seulement le millésime de quelques vins rouges accompagnant le repas du premier soir. 
 
Les apéritifs du premier soir
Nous avons aussi fait appel au Maître-Crieur de la Noble Confrérie des Vignerons du Québec pour commenter le vin québécois William du Vignoble Rivière du chêne de Saint-Eustache dégusté la  première soirée. Les mises-en-bouche du premier repas étaient accompagnées de l’excellent vin mousseux luxembourgeois Cuvée de l’Écusson, Bernard-Massard, Méthode traditionnelle et du splendide vin québécois William, IGP Québec, 2022, Vignoble du Chêne. Suivait le saké Yatsushika, très floral, que nous avions acheté à Tokyo, et que nous avons servi avec une assiette de saumon fumé. 





Les vins du repas du 1er soir
Le plat principal qui a été précédé d’une assiette de charcuteries, était un vol au vent à la dinde, suivi d’un plateau de fromages. Les vins rouges accompagnant le repas étaient : 

-          Château Dutruch Grand Poujeaux, Moulis 2020. Un très beau vin du Médoc encore très jeune,  fruité et fort agréable;

-          Parcelas, Douro 2010, Quinta de Porrais. Un superbe vin dégageant encore un beau fruité. Il était élaboré avec les cépages typiques du Douro. Ces deux premiers vins se mariaient bien avec les charcuteries;

-          Legon Premium, Ribera del Duero 2005. Un vin espagnol provenant de la même rivière (Douro) que le vin précédant mais s’appelant Duero en territoire espagnol. Ce vin qui avait atteint son apogée fut servi avec l'assiette de vol au vent; 

-          Senorio del Aguila, Gran Reserva, Carinena 2001. Un grand vin, fin et très savoureux. Il a très bien relevé le plat de vol au vent et le plateau de fromages, vin rendu également à son apogée;

-          Summus, Castello Banfi Montalcino, Sant Antimo DO, 1999. Ce Super Toscan a été le vin vedette de la soirée. Il avait gardé un beau fruité et une belle élégance;

-          Savigny-les-Beaune 1990, Émile Chandesais A Fontaines. Un vin âgé de 33 ans qui avait atteint son apogée, même le début de son déclin. Ce vin dégusté entre deux services fut une expérience vinicole mémorable!

Nous avons masqué le millésime des trois vins de la Péninsule Ibérique (Parcelas, Legon et Aguila) et les participants de cette première soirée ont tenté d’en deviner le millésime. Si ce fut un peu plus difficile pour le premier vin (Parcelas), ils ont réussi à bien identifier les millésimes, à quelques années près, des deux derniers vins (Legon et Aguila). Par ailleurs, nos petites-filles nous ont demandé de renouveler nos jeux de dégustation de jus de fruits à l’aveugle (yeux bandés). Elles ont très bien performé en identifiant trois des quatre jus dégustés. Elles aiment beaucoup refaire ce jeu à chaque année! Nous avons terminé la soirée en dansant et en chantant. 

Le souper du deuxième soir

La deuxième soirée de nos retrouvailles a eu lieu sur le site enchanteur de l’Île d’Orléans où nous avons souligné les 20 ans de vie commune de notre fille aînée et de son amoureux. Les vins qui accompagnaient le repas typiquement mexicain  provenaient d'Espagne et d’Amérique latine, sauf pour le premier et le dernier vin. Ces vins sont: 

Vins servis avec le repas du 2e soir

-         Champagne Pol Roger, Réserve, un beau champagne vif, brioché et avec de belles bulles très fines. Tous les convives l’ont beaucoup aimé et particulièrement les jubilés;

-          Faustino V, Reserva 2016, Rioja DOC, très fruité, ample et savoureux. Ce vin accompagnait à merveille les tapas mexicains;

-          Amat, Tannat, 2002, Cerro Chapeu, Bodegas Carrau, Rivera, Uruguay. Quel beau vin! Tous les invités l’ont adoré pour sa grande complexité, son amplitude et son élégance. Il a été le coup de coeur de la soirée avec les plats mexicains;

-          Finisimo, Cabernet sauvignon, Gran Reserva 2009, Marchigue DO, Colchagua valley, Chili, Canepa family. Un grand vin chilien qui a fait honneur à l’assiette de fromages;

-          Montecillo Reserva 2017, Rioja DOC et Château Capbern, 2020, Saint-Estèphe AOC. Ces deux vins ont été beaucoup aimés pour leur fraîcheur et leur typicité respective.

Merci à notre fille Jacinthe et son amoureux Étienne pour cette merveilleuse deuxième soirée clôturant nos retrouvailles familiales du temps des Fêtes 2023.

 

Le chien de la maison, Bordo, en tenue mexicaine!



mardi 5 décembre 2023

Traversée du Pacifique, de Seattle à Tokyo

Coucher de soleil sur l'océan Pacifique entre l'Alaska et le Japon

Nous avons renoué récemment, après plusieurs années d’absence, avec la compagnie de croisière Norwegian pour effectuer la traversée du Pacifique. Notre itinéraire initial partait de Seattle et devait faire trois escales et une brève halte en Alaska, deux escales au Japon et finalement terminer à Yokohama-Tokyo, Japon. Un violent typhon a obligé le capitaine à modifier le trajet et à renoncer aux deux escales au Japon.

Seattle

Orchestre rock, Pub Owl n Thistle, Seattle
Le point de départ de notre magnifique voyage-croisière se situe à Seattle, la cité émeraude et la métropole de 750 000 habitants de l’État de Washington, située au sud-est de l’Île de Vancouver. Seattle réfère à Sealth, un chef autochtone de cette région au 19e siècle. La cité émeraude est célèbre notamment pour le mouvement de musique grunge qui y a émergé dans les années 1980 dont Nirvana et Pearl Jam. Quelques personnages américains importants tels Jimi Hendrix et Bill Gates, y sont nés. Les incontournables de Seattle sont les quartiers chinois, Queen Anne et sa fameuse tour Space Needle, Pioneer Square-Place et la Smith Tour ainsi que le centre-ville avec le marché public Pike et la promenade en bord de mer Alaskan Way. Pour les amateurs de musique psychédélique, ils peuvent voir la statue de Jimi Hendrix dans le quartier Capitol Hill. Seattle est aussi reconnue pour ses bars et pubs. Nous avons été au pub irlandais Owl n Thistle dans le quartier Pioneer, près du port où nous logions. Nous y avons dégusté les bières pressions Smithwicks et Guinness, mangé un fish & chip et assisté à un spectacle rock des années 1970!

L’Alaska

Le navire Norwegian Jewel s’arrête pour notre première escale à Ketchikan, une petite ville de près de 10 000 habitants sur les bords de la mer en Alaska. On la  surnomme la capitale du saumon du monde et la ville de la pluie, ce que nous avons pu constater! Elle est aussi réputée pour ses totems. Aujourd’hui, Ketchikan est essentiellement une ville touristique offrant plusieurs boutiques commerciales et bars. Il faut voir le port, la promenade en bord de mer et la rue Creek notamment.

Baie d'Icy Strait Point, Alaska
Le lendemain, nous arrêtons à Icy Strait Point, une pointe de terre s’avançant dans une jolie baie, bordée de montagnes. On peut emprunter une télécabine touristique et s’élever de quelque 400 mètres de dénivelé afin d’avoir une vue de 360 degrés sur la région. La visite du musée de l’ancienne usine de mise en conserve du saumon est très intéressante. Nous voyons les premiers glaciers d’Alaska lors de notre halte au Glacier Hubbard, ou ce qui en reste! En effet, nous notons que les rochers ont maintenant préséance sur les glaciers. La hauteur de la banquise d’Hubbard s’élève à peine à une dizaine de mètres alors que les banquises de la Baie des Glaciers situé pas très loin et que nous avions pu observer au début des années 2000, s’élevaient à près d’une trentaine de mètres! Le fjord Yakutat pour se rendre à Hubbard où nous pouvions voir quelques plaques ou coulées de glace au sommet des montagnes de près de 1 000 mètres, est impressionnant. 


Baie de la Résurrection, Seward, Alaska
Notre dernière escale en Alaska est à Seward, un joli village typiquement américain de près de 3 000 habitants et dont le port est libre de glace durant toute l’année. Alexandre Baranov y établit un comptoir de commerce en 1793 sous le régime russe. La Russie a  cédé cette partie du territoire d’Alaska aux États-Unis en 1867. Lors de la construction du chemin de fer en Alaska à la fin des années 1800, John Ballaine, le responsable de la construction du chemin de fer pour la compagnie Alaska Central Railway, aurait dit :
Seward et sa baie de la Résurrection sont un endroit du paradis sur terre! Si Seward réfère aux chercheurs d’or de la fin du 19ième siècle, ce village est maintenant connu pour la beauté naturelle du décor paradisiaque de la Baie de la Résurrection, de la promenade en bord de mer avec des aigles perchés aux arbres et des rues pittoresques au centre du village, dont la 4ième Rue. Bref, Seward est notre coup de cœur en Alaska : Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram .

La traversée en bateau

Souper d'anniversaire au Bistro sur le navire
Une traversée du Pacifique s’étalant sur une semaine peut paraître à prime abord un peu long! Il est donc important de bien la vivre afin d’en profiter pleinement. On peut  apporter avec soi quelques livres  pour bien passer le temps en mer. Aussi, le navire organise plusieurs activités pour les croisiéristes dont des jeux de société, des concours de danse et de karaoké, différentes dégustations de vins et spiritueux ($), des encans d’œuvres d’art, des cours de cuisine et de langues. On peut aussi assister à des présentations sur leurs prochaines croisières et sur les services offerts à bord (spa et massages), à la cérémonie soulignant le passage du changement de date entre les hémisphères nord et sud (International Date Line) etc. Pour notre part, nous avons eu le plaisir d’assister à deux dégustations
 mémorables, l’une de rhums et l’autre de whiskies écossais grâce à notre barman préféré Ruben : Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram ; Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram .

Spectacle de musique au pub irlandais du navire
Il est aussi possible d’utiliser certains services à bord dont le wifi ($), la piscine, la salle d’exercice, la piste de jogging, les tables de ping-pong, les jeux de criquet… On peut se lever et  se coucher tard sur le navire, particulièrement si on aime les spectacles et les activités musicales. Norwegian offre, chaque soir, au moins un spectacle dans la salle de concert et plusieurs activités musicales dans les nombreux bars. La cuisine à bord est vraiment excellente mais il faut insister sur le choix de la cuisson des aliments car le chef a tendance à trop cuire la viande. Le navire Norwegian Jewel compte 14 restaurants dont neuf réguliers et cinq de spécialités ($). Nous avons particulièrement aimé la cuisine du Palace, d’Azura, du Bistro ($), du Cagney’s steak house ($) et du Teppanyaki ($) : Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram ; Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram . Enfin, les levers de soleil, pour les lève-tôt, et les couchers de soleil sur le navire sont remarquables.

Les principaux risques associés à une traversée océanique sont essentiellement les tempêtes et les ouragans, ce qui peut provoquer des vagues immenses très incommodantes pour les personnes souffrant du mal de mer! Heureusement dans notre cas, le capitaine a réussi à éviter un typhon de catégorie 3 en faisant un détour d’une centaine de kilomètres et en éliminant ainsi les escales à Hakodate et Sendai au Japon. Nous avons dû néanmoins affronter la queue du typhon mais les vagues étaient beaucoup moins gigantesques que celles au coeur du typhon ayant une hauteur de 38 pieds (12 mètres), selon le capitaine du navire. Ce détour nous aura toutefois permis de bénéficier d’une journée supplémentaire à Tokyo (over night), ce qui fut très apprécié.

Tokyo-Yokohama, Japon

Jardins Sankeien, Yokohama
Yokohama où le bateau accoste pour la fin de cette longue traversée de huit jours du Pacifique, est une ville portuaire de 3,7 millions d’habitants faisant partie de l’aire urbaine de Tokyo au sud, aire aussi connue sous le nom de l’aire urbaine de Kanto. Un tour de ville nous permet de découvrir cette belle ville de Yokohama et particulièrement ses rues achalandées, le quartier chinois et le fameux jardin Sankeien. Nous avons pu voir plusieurs temples-sanctuaires-pagodas ainsi que le marché Warehouse et sa magnifique promenade en bord de mer.



Tokyo qui signifie Porte de la baie, est la métropole et la capitale du Japon. Elle compte plus de 14 millions de Tokyoïtes, une quarantaine de millions en incluant le Grand Tokyo, ce qui en fait l’aire urbaine la plus peuplée au monde. Tokyo est reconnue pour ses nombreux temples, sanctuaires et pagodas dont Asakusa Kannon, Meiji-Jingû et Senso-Ji ainsi que pour les multiples espaces verts, notamment les parcs Ueno et Shinjuku Gyoen. Cette mégapole regroupe pas moins d'une cinquantaine de gratte-ciel d’une hauteur de plus de 180 mètres. Les quartiers les plus courus sont : Ginza qui se compare aux Champs Élysés pour la vie nocturne et les rues commerciales de luxe comme Chuo-dori près de la gare de Ginza; Shibuya, un quartier très animé où est situé le carrefour routier le plus achalandé au monde avec jusqu’à 4 000 piétons y circulant entre chaque feu de circulation; finalement, Marunouchi est à ne pas manquer pour la gare magnifique de Tokyo Station, l’avenue commerciale très chic Nakamise-dori et le Palais impérial avec ses jardins et son musée.

Un couple en habit traditionnel à Tokyo

Quelques curiosités tokyoïtes : certaines personnes se promènent et se prennent en photo dans les parcs avec leur habit traditionnel comme le kimono alors que d’autres assistent dans la rue à des cérémonies du thé à la japonaise ou de musique Gagaku (musique-chant-danse traditionnelle). La ville est d’une propreté immaculée. Circuler dans le métro bondé de monde, mais très propre, à l’heure de pointe, est une expérience de vie en soi. Lors du tour de ville, nous avons noté que les Japonais sont très chaleureux malgré les difficultés de communication; ils sont aussi très polis, disciplinés et respectueux d’autrui. Nous avons vu des policiers saluer les automobilistes qu’ils autorisaient à circuler aux feux de circulation en hochant de la tête, un signe typiquement japonais de politesse et de remerciement! Le fabricant de véhicules Toyota domine outrageusement le marché automobile dans les rues de Tokyo. Enfin, nous avons observé que plusieurs restaurants, cafés et bars de Tokyo ont des noms francophones.

Jardin de l'Hôtel Grand Prince
Tokyo n’a rien à envier aux grandes villes comme Paris, Rome ou New York concernant leur cuisine gastronomique. En effet, nous avons vécu trois soirées culinaires japonaises extraordinaires dans les trois restaurants que nous avons visités : Shimizu de l’Hôtel Grand Prince Shin (voisin de notre hôtel) : Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram ; Katsura Teppaniaki de l’Hôtel Grand Prince Takanawa où nous logions : Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram ; et du bistro très typique japonais des plus sympathiques Yonpachi Gyojo près de la gare Shinagawa : Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram . Nous avons aussi apprécié déguster quelques boissons alcooliques japonaises : Ja Ouimet (@coupsdecoeurvinotrips) • Photos et vidéos Instagram . Notre hôtel Grand Prince fait partie d’un complexe hôtelier donnant accès à une cour intérieure où un jardin typiquement japonais d’une grande beauté y a été aménagé.

Bref, un très beau voyage-croisière qui nous aura permis de faire des découvertes inoubliables. La fin de la croisière aurait pu mal tourner si ce n’était de l’initiative du capitaine qui a heureusement changé l’itinéraire du navire la veille du typhon sévissant en mer près du Japon. Tokyo a été le coup de cœur de notre voyage. 

Le carrefour routier le plus achalandé au monde, Tokyo