lundi 29 novembre 2021

Dégustation de vins de José Maria da Fonseca, Portugal

L'établissement José Maria da Fonseca, Azeitâo, Portugal

Après une croisière en péninsule ibérique en partance de Barcelone jusqu’à Lisbonne, nous avons séjourné une semaine dans la Péninsule de Setubal, au sud de Lisbonne. Cette région est reconnue pour la production de ses vins et particulièrement le village de Azeitâo où nous avons visité, notamment, la maison José Maria da Fonseca (JMF).

JMF est la plus vieille entreprise vinicole du Portugal. Elle a été fondée en 1834 et est la propriété de la famille Soares Franco depuis six (6) générations. Elle produit des vins principalement dans la Péninsule de Setubal et exploite aussi des vignobles dans la région voisine d'Alentejo (ou d’Alentejano) et dans le Douro. Un des membres de la famille propriétaire, Domingos, l’œnologue en chef, a reçu sa formation oenologique en Californie. Il a été reconnu récemment l’œnologue de l’année au Portugal. JMF commercialise une trentaine de marques de vins dans plus de 70 pays, dont une quinzaine sont vendues au Québec (Periquita, Albis, DSF Moscatel de Setubal…). Elle exporte plus de 60% de sa production. Nous avons dégusté trois vins rouges et deux blancs du cépage Moscatel de Setubal. Une très belle dégustation.

1er vin : PERIQUITA RESERVA, vin régional de la Péninsule de Setubal, 2019, un beau vin rouge équilibré vieilli 8 mois en futs de chêne français et américains. Il est légèrement floral, encore jeune avec de doux tanins. Son fruité est très agréable (petits fruits noirs). Il peut être dégusté présentement et pourra se bonifier après un séjour de quelques années en cave (2 à 3 ans). Ce vin est vendu au prix de 9 euros au vignoble et de 15,85$ à la SAQ.

2e vin : J, vin régional d’Alentejano, 2017, ce grand vin rouge vieilli 9 mois en futs de chêne français est complexe, ample, puissant et encore fermé. On y détecte des tannins très présents. Il dégage un fruité de prunes ainsi que de cacao. Une mise en cave de plusieurs années (5 à 10 ans) sera nécessaire pour lui permettre d’atténuer ses rudes tanins. Ce vin est vendu 59 euros au vignoble.




3e vin : HEXAGON, vin régional de la Péninsule de Setubal, 2015. Ce grand vin rouge se révèle complexe et fort agréable au nez et en bouche. Il est élaboré avec six cépages portugais et internationaux dont du Touriga nacional et de la Syrah. Il est vieilli durant 12 mois en futs neufs de chêne français. Ses tanins sont perceptibles en bouche mais il présente déjà une belle rondeur et un équilibre, malgré sa relative jeunesse pour un tel vin. Il est très fruité (petits fruits noirs et rouges), avec un soupçon floral. Il sera encore meilleur après une mise en cave de quelques années (3 à 5 ans). Bref, un grand vin élégant plein de charme. Ce vin se vend 59 euros à la propriété.


4e vin : DSF Coleccao Privada, Moscatel de Setubal Superior, 2003. Très beau vin de liqueur ayant une certaine ressemblance avec un vieux Pineau des Charentes. Ce vin est la cuvée personnelle de l’oenologue Domingos Soares Franco. Il est élaboré avec un ajout de cognac ou d’armagnac et vieilli dans des barriques de 3 600 litres.  Il est floral, très fruité avec des arômes et des notes de figue, d’abricot, de pêche, de caramel et de noisettes. Il est commercialisé à 25 euros sur place.



5e vin : ALAMBRE, Moscatel de Setubal D.O., 40 ans. Une réelle et belle découverte parmi les vins dégustés. Un très grand vin de liqueur plein, ample, équilibré et d’une grande élégance. Il est élaboré dans des futs de 325 litres et l’âge des lots de vins le composant varie de 40 à 50 ans. En plus du caramel, il dégage de superbes notes florales, fruitées (figues, abricot, pêches) et épicées (cannelle). Ce grand vin est vendu 99 euros au vignoble. Un élixir qu’il faut goûter au moins une fois dans sa vie!




En terminant, nous tenons à remercier madame Marie da Luz, représentante de  José Maria da Fonseca, pour cette dégustation mémorable.

M. Domingos Soares Franco, chef-oenologue et co-propriétaire de José Maria da Fonseca



mardi 5 octobre 2021

Chroniques vinicoles sur nos vins coups de coeur

Un des vins coups de coeur dégustés et commentés

Nous avons eu le plaisir de collaborer cet été à la rédaction d'articles vinicoles diffusés par notre petit-fils Émile à la radio CJTB de Tête-à-la-Baleine, Basse-Côte-Nord, Québec, dans le cadre d'un emploi  d'étudiant. Les voici, accompagnés de suggestions de quelques-uns de nos vins coups de coeur : 

Un autre vin coup de coeur dégusté et commenté

Cette liste de suggestions inclut notamment notre vin coup de coeur préféré des vins d'entrée de gamme, le Mas des Tourelles, Guard IGP, un vin de tous les jours au rapport qualité prix imbattable:   https://www.instagram.com/p/CUafG8fr4eQ/ .

mercredi 4 août 2021

3 000 MERCIS

Lever du soleil sur le vignoble Val Caudalie, Dunham, Québec

MERCI à nos lecteurs francophones et francophiles de notre blogue Coups de coeur vinicoles (Blogspot) qui cumulent 3 000 lectures. Malgré la pandémie de la Covid 19 qui a ralenti considérablement nos activités gourmandes et vinicoles en 2020 et 2021, vous avez été nombreux à nous suivre.

Le deux-tiers de nos lecteurs provient du Québec - Canada, 11% des États-Unis, 9% de l'Ukraine, 4% de la France et un autre 4% des trois pays suivants : Royaume-Uni, Russie et Roumanie. Puis suivent dans l'ordre, avec un peu moins de 1% chacun, l'Espagne, le Pérou, l'Argentine, l'Irlande et la Suède. Nous avons aussi des lecteurs du Japon, d'Italie, des Pays Bas, du Mexique, d'Allemagne, des Émirats arabes Unis, du Danemark, d'Estonie et de Suisse, Enfin quelques lecteurs nous suivent d'Autriche, du Portugal, de Lituanie, de Grèce, d'Indonésie, de Finlande, des Philippines, de La Réunion, d'Égypte et d'Hong Kong (voir la mise-à-jour ci-dessous).

Continuez à suivre nos voyages vinicoles et nos escapades gourmandes chers lecteurs francophones et francophiles.

Paysage bucolique de l'Île d'Orléans et du fleuve Saint-Laurent, Québec

Mise-à-jour du printemps 2022 :

Six lecteurs sur 10 des plus de 3 800 lecteurs (lectures) de ce blogue sur Blogspot proviennent du Québec-Canada, 21% des États-Unis, 7% de l'Ukraine et 5% de la France. Le Royaume-Uni, la Russie, la Roumanie, l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal accaparent chacun 1% ou près de 1%. D'autres lecteurs nous suivent en provenance du Pérou, d'Argentine, des Pays Bas, d'Irlande, de Suède, de Belgique, du Japon, d'Italie et du Mexique. Enfin, quelques lecteurs proviennent d'une vingtaine d'autres pays répartis sur les cinq continents.

Par ailleurs, Coups de coeur vinicoles sur Instagram regroupe quelque 400 publications pour plus de 3 000 lecteurs. Prendre note que ce compte Instagram est présentement interrompu temporairement pour fin de confirmation d'identité!

Au moment où nous écrivons ces lignes, nos pensées accompagnent nos amis lecteurs d'Ukraine ainsi que le peuple ukrainien, pour l'horrible tragédie catastrophique et inhumaine qu'ils vivent présentement! Bon courage et vivement un retour à la paix!

Coups de coeur vinicoles (sur Blogspot et Instagram).

vendredi 2 juillet 2021

Dégustation de vins siciliens de Cantine Ermes

Un des vignobles de Cantine Ermes, Sicile, Italie

Nous avons participé récemment, directement de notre salon par visio-conférence « Zoom », à une dégustation de vins siciliens de Cantine Ermes. Cette dégustation était co-animée par la sommelière-journaliste Marina La Forgia et par monsieur Angelo Morando, œnologue et directeur export de Cantine Ermes. Cette cantine est une coopérative regroupant quelque 2250 membres-vignerons de Sicile et de deux autres régions italiennes (Pouilles et Vénétie). Elle produit un million de caisses de vins essentiellement en blanc (62%), en rouge et, de façon marginale, en rosé. Le marché québécois accapare 6% de sa production, soit 60 000 caisses. 

Les cinq (5) vins dégustés étaient des vins biologiques d’entrée de gamme au rapport qualité-prix imbattable. Ermes est en fait un chef de file des vins bios en Sicile. Nous avons été agréablement surpris par ces vins siciliens non millésimés que l’on pourrait qualifier de bons vins d’été. 

Pinot Grigio, Vento di mare, Terre Siciliane IGP, vin biologique certifié. Un vin blanc frais, vif, floral, rafraichissant et fruité (agrumes). Il se laisse déguster en apéro sur la terrasse ou, comme nous l'avons fait, avec des moules marinières à l’italienne (avec tomates). Ce serait aussi un bel accord avec un poisson blanc  ou encore avec un plateau de fromages.


Pinot Grigio Catarrato (cépage local), Cademusa, Terre Siciliane IGP, vin biologique certifié. Un vin blanc très vif, acidulé, floral et fruité (agrumes : pamplemousse et limette). Le vin idéal pour se rafraichir par une journée chaude d’été. Il peut aussi accompagner coquillages, poissons blancs et fruits de mer. Le dessin sur l’étiquette est inspiré des vitraux de l’église de Monreale en Sicile.

Rosé Cademusa, Terre Siciliane IGP, vin biologique certifié. Un bon rosé rafraichissant et vif rappelant les petits fruits rouges (framboises et fraises). Il dégage aussi un parfum et des notes florales. Il sera un bon compagnon à l’apéro ainsi qu’avec une pizza végétarienne, un burger au veau, une truite arc-en-ciel grillée sur BBQ ou un plateau de fromages.

Nero d’Avola Syrah, Cademusa, Sicilia DOC, vin biologique certifié. Un beau vin rouge fruité (petits fruits rouges et noirs), légèrement épicé (poivre) et avec un soupçon de minéralité en bouche. On note également de doux tanins et un certain boisé dus au vieillissement de 6 mois en barrique. Nous l’avons aimé avec des pâtes fraîches (raviolis), sauce tomate et basilic, ainsi qu' un plateau de fromages.

Nero d'Avola Cabernet Sauvignon, Vento, Sicilia DOC, vin biologique certifié. On peut sentir et goûter le fruité dans le vin et particulièrement la prune et les petits fruits ainsi qu'un doux parfum d'épices. Nous avons aimé l'accord de ce vin avec une brochette de porc, marinade érable-chipotle, suivie d'une assiette de fromages. Il pourra également être un beau compagnon avec une viande rouge grillée sur BBQ.

En conclusion, nous avons fait de belles découvertes vinicoles. Cantine Ermes élabore de bons vins d’entrée de gamme, à prix doux, qui sauront plaire et égayer notre été. Salute!


Un autre vignoble de Cantine Ermes, Sicile, Italie 

mercredi 9 juin 2021

Excursion vinicole à Dunham, région de Brome-Missisquoi (en rediffusion)

Vignoble Domaine des Côtes d'Ardoise, Dunham

La période de pandémie limitant nos voyages à l’étranger depuis le début de l’année 2020, voici un article publié en 2015 et récemment mis à jour, qui pourrait, peut-être, influencer votre choix de vacances pour l'été 2021. 

Le Québec compte maintenant (en 2015) plus d’une centaine de vignobles (150 en 2021) et on double ce décompte en ajoutant les autres permis de production artisanale : cidre, hydromel, petits fruits, érable et mistelle. De plus, quelque 350 brasseries détiennent un permis bière en 2021. Les vignobles sont situés en majorité dans la grande région de Montréal (sud et nord). Ils offrent généralement, à coût raisonnable, la dégustation de leurs produits et une visite guidée de leur établissement. Quelques rares vignobles disposent sur place, pour les plus curieux, d’un écomusée vitivinicole ou culturel. Qui au Québec ne connaît pas la région viticole de Brome-Missisquoi et le beau village de Dunham? Cette région située à une heure de route au sud-est de Montréal, est probablement la plus connue des amateurs de vins québécois et une des plus jolies. On y répertorie une vingtaine de vignobles dont neuf à Dunham, sans oublier l'excellente microbrasserie de Dunham.

Lors de nos séjours annuels au Festival de Jazz de Montréal, nous aimons beaucoup y ajouter une randonnée dans les vignobles de l’Estrie ou de la Montérégie. Cette année, nous avons choisi Dunham dans Brome-Missisquoi, une des régions les plus bucoliques du Québec avec ses paysages vallonnés. En consultant la carte virtuelle Route des vins de cette région, nous avons pu sélectionner puis visiter plusieurs vignobles et goûter leurs produits. Si vous êtes amateurs de vélo, vous pouvez aussi jumeler la carte de la Route des vins à celle de l’un des nombreux circuits de vélo de Brome-Missisquoi, également disponible sur le web. Advenant que vous ayez une petite fringale en cours de route, vous pourrez vous restaurer au vignoble, la plupart de ceux-ci offrent des aires de pique-nique et certains  disposent de services de restauration.

Les heures d’ouverture sont généralement de 10h00 à 17h00 de juin à octobre. Durant la période des vendanges qui coïncide avec celle de l’auto-cueillette des pommes, vous pourrez fusionner les deux activités et séjourner ainsi une nuit sur place, pour en profiter davantage! En plus des cerfs que vous pourriez parfois croiser sur votre chemin, il est très agréable de rencontrer et d’échanger avec nos vignerons artisans tout en dégustant leurs produits. Cette année, le plaisir était doublement au rendez-vous pour notre randonnée car nous nous y sommes rendus pendant la fin de semaine Portes ouvertes, gracieuseté des vignobles de Brome-Missisquoi (fin juin). Voici les trois vignobles coups de coeur de cette année (2015) à Dunham.

Val Caudalies 

Entrée du vignoble Val Caudalies, Dunham

Ce vignoble, avec une vue magnifique sur le mont Pinacle, a été fondé en 2005 par Guillaume Leroux, Alexis Perron et Julien Vaillancourt, trois amis d'enfance. Nous avons été épatés par l'accueil chaleureux à notre arrivée et aussi par la finesse de leurs produits. Nous avons beaucoup aimé le vin blanc Vidal 2014, vin demi-sec rappelant la limette. Également, le vin rosé sec composé des cépages Chambourcin, hybride d'origine française, de Chaunac, Maréchal Foch et Kay Gray, a retenu notre attention pour sa vivacité et son fruité (petits fruits rouges). Il faut aussi goûter au superbe vin blanc de vendanges tardives Vidal 2013 aux arômes de poire, d'abricot et de pêche. Val Caudalies produit par ailleurs un très bon cidre de glace au parfum et goût très agréable de caramel.   

Vignoble Château de Cartes, Dunham

Château de Cartes

Là encore, la finesse des produits de ce jeune vignoble est au rendez-vous. Nous avons eu plusieurs coups de cœur et notamment pour le vin blanc Saint-Pépin, qui est très fruité (muscat et agrumes), floral et vanillé (à cause du bois); le vin gris composé des cépages Radisson et Frontenac gris, est aussi très fruité (agrumes-pamplemousse et fruits des champs) et vif. Le mousseux rosé à base du cépage Sainte-Croix, élaboré selon la méthode traditionnelle, présente de fines bulles et un beau fruité (fraise), il est rond et très agréable en bouche. Enfin, le vin de vendanges tardives à base de Frontenac gris est un incontournable avec ses arômes de pêche et d’abricot. Il ne faut pas repartir de la propriété sans avoir dégusté le cidre de glace élaboré avec la pomme Golden Russet. Cette petite merveille s’est mérité une médaille d’or au concours des cidres du Québec en 2015. 

Vignoble de l'Orpailleur 

Entrée de Vignoble de L'Orpailleur, Dunham

Orpailleur, ce mot est une trouvaille de notre célèbre poète national Gilles Vigneault et signifie chercheur d’or. Il a été fondé en 1982 par deux Québécois : Frank Furtado et Pierre Rodrigue ainsi que par deux Français : Hervé Durand et Charles-Henri de Coussergues, qui s’est marié avec une Québécoise. Il est ainsi devenu un vrai Québécois parlant avec un léger et fort joli accent français! Il dirige maintenant l’Orpailleur à titre de président directeur général. Ce vignoble a fait partie des cinq pionniers à l’origine du projet pilote viticole de 1982 et 1983. L’objectif de ce projet biennal parrainé par le ministère Industrie et Commerce du Québec, visait à valider la viabilité de la culture de la vigne au Québec. La preuve étant faite après deux années d’expérimentation en termes de résistance de la vigne au gel et de qualité minimale du vin en résultant, les premiers permis de production artisanale de vin ont été émis pour la récolte de 1983.

L‘Orpailleur s’est orienté dès ses débuts vers la qualité et il n’a cessé d’innover depuis et de commercialiser des produits remarquables. Il est devenu l’un des vignobles phares au Québec, parmi les plus connus et reconnus pour ses vins de qualité. En fait, à chacune de nos visites à ce vignoble au cours des trente dernières années, nous avons toujours eu un coup de cœur à son endroit et pour l’ensemble de ses produits. Que ce soit l'Orpailleur Blanc, le Réserve, le mousseux, le rosé, le vin gris, le vin de glace, la Cuvée de Natashquan répertoriée dans la prestigieuse Cité du vin de Bordeaux, France, ou encore les deux mistelles l’Apérid’Or et la Part des Anges, nous sommes toujours emballés par ses produits. L’Orpailleur s’est d’ailleurs distingué au cours des années en méritant plus d’une centaine de médailles et de prix de reconnaissance nationaux et internationaux pour l’excellence de ses produits, dont la médaille Grand Or 2014 au concours Les Grands Vins du Québec. Enfin, on peut visiter son écomusée vinicole et manger une bouchée à son restaurant Tire-bouchon, cuisine de type bistrot.

Vignoble Léon Courville, Lac-Brome

Certes, ces trois vignobles coups de cœur de notre randonnée 2015 ne sont qu’une infime partie des vignobles québécois vraiment dignes de mention et qui méritent d’être visités. Mentionnons ici le vignoble Domaine des Côtes d’Ardoise et ses jardins à Dunham que nous aimons beaucoup. Aussi, dans les villages voisins en Estrie, Clos Saragnat à Frelighsburg, Léon Courville à Lac-Brome, Chapelle Ste-Agnès et Domaine Bresee à Sutton ainsi que Le Cep d'Argent à Magog valent le détour. En Montérégie, les vignobles Du  Marathonien à Havelock, Le Chat Botté et Les Vignes des Bachantes à Hemmingford, Les Petits Cailloux à St-Paul d'Abbotsford, Domaine De Lavoie à Rougemont, Le Mas des Patriotes à Saint-Jean-sur-le-Richelieu et Domaine Saint-Jacques à Saint-Jacques-le-Mineur sont des incontournables.  Dans la région de Québec, le Vignoble Sainte-Pétronille et Saint-Pierre le Vignoble (nouveau) à l’Île d’Orléans, font également partie de nos coups de coeur.

Hommage à un vigneron d’exception

Charles-Henri de Coussergues, Vignoble de l'Orpailleur

Nous sommes très fiers du chemin parcouru par les vignobles québécois au cours des trois dernières décennies en termes de qualité, de créativité et de renommée et nous aimerions ici rendre hommage à l’un des vignerons qui s’est illustré au Québec : Charles-Henri de Coussergues du Vignoble de l’Orpailleur. Son implication au sein de l’Orpailleur et des secteurs vitivinicole et de l'agrotourisme québécois est extraordinaire et a permis à plusieurs vignobles de s’en inspirer et de se démarquer. Il a toujours prôné l’importance de la créativité, de la qualité et de l’authenticité – typicité des produits auprès de ses collègues vignerons. Charles-Henri a été très présent sur toutes les tribunes ces dernières années, et particulièrement de 2007 à 2015 au cours desquelles il a accédé à la présidence de l’Association des vignerons du Québec (AVQ) (maintenant Conseil des vins québécois). Il a réussi à faire reconnaître, par voie réglementaire, l’authenticité du vin québécois. Les qualités de ce vigneron d’exception, avec une formation en œnologie (viticulture), sont multiples. Nous  tentons de les résumer en en énumérant cinq : humaniste, visionnaire, persévérant, communicateur et humble.

Humaniste dans le sens de gentleman, de grande écoute et de respect de l’autre ainsi que d’une grande générosité en termes de disponibilité et d’entraide auprès de ses collègues vignerons et de la relève. Toute personne qui le connaît et le côtoie sait qu’elle peut toujours compter sur lui pour un conseil, une aide ou pour tout appui visant à développer le vin québécois. Il fait toujours bonne impression auprès de ses interlocuteurs. Il dégage une aura suscitant l’authenticité, l’honnêteté intellectuelle, la sincérité et la confiance. Ses employés l’apprécient beaucoup. Une de ses employés nous a déjà affirmé d’ailleurs qu’il était le meilleur patron au monde, rien de moins!

Visionnaire en termes de flair pour détecter les grandes orientations, les tendances de marché et les habitudes de consommation des consommateurs. Il a su, avec ses associés, bien positionner son entreprise Vignoble de l’Orpailleur en matière commerciale et touristique. Toujours axé sur le principe de la qualité de ses produits, il a développé, à l’Orpailleur, une gamme de produits et une infrastructure d’accueil du tourisme exceptionnelles pouvant servir d’exemple au Québec. L’Orpailleur est ainsi devenu un chef de file, une inspiration au Québec. Par ailleurs, il a co-fondé en 1987, avec d’autres partenaires (dont l’exceptionnel et unique feu Victor Dietrich du Vignoble Dietrich-Jooss qui a fermé ses portes en 2004, après le décès de Victor), l’AVQ et la Noble Confrérie des vignerons du Québec. Cela lui a permis de rassembler les forces vives du milieu vinicole québécois d’une part et de faire connaître et de promouvoir le vin du Québec d’autre part. Il visait toujours par cette implication auprès de la communauté vinicole, à sensibiliser les autres vignerons à toute l’importance de la qualité et de l’authenticité du produit, ce qu’il a réussi avec grand brio.

Persévérant, ce qui est une qualité essentielle dans ce genre de nouveau projet très risqué et dont plusieurs mettaient en doute dans les années 1980 et même 1990. Il s’est montré patient, organisé et déterminé dans l’atteinte de ses objectifs corporatifs et collectifs. Il a affronté mer et marées et s’est battu pour le développement de son entreprise et du vin québécois dans son ensemble. Il a chaussé avec beaucoup de doigté et d’efficacité les très grands souliers de feu Victor Dietrich à la présidence de l’AVQ et a martelé toujours son même message axé sur la qualité et l’authenticité du produit. Sa grande détermination lui aura permis d’apporter une collaboration considérable au développement de certains dossiers dont la vente des vins québécois dans les succursales de la SAQ, dans le réseau de la restauration et dans celui des marchés publics notamment. Par sa persévérance et son approche humaine et généreuse, il aura collaboré à l’instauration graduelle au Québec d’un nouvel art de vivre, d’une nouvelle tradition axée sur le bon goût, soit la dégustation de vins typiquement québécois dans les vignobles.

Communicateur est une autre de ses forces qu’il a su développer avec le temps. Ce n’est pas celui qui parle le plus fort mais ses propos sont toujours pertinents et respectueux, d’où une écoute positive de la part de ses interlocuteurs. Il sait développer un argumentaire difficilement contestable. Il a ainsi réussi à convaincre ses associés en 2012 d’investir une somme importante (en terme de million$) pour construire un nouveau chais et une salle de réception magnifique avec vue en plongée sur les rangs de vignes du vignoble et cela, dans le but de mieux répondre aux besoins de la clientèle. À titre de président de l’AVQ, il a réussi à négocier et à faire approuver la nouvelle dénomination  « Vin du Québec certifié » par voie de réglementation ainsi qu’à obtenir un espace « Origine Québec » dans les succursales de la SAQ.

Humble, malgré toutes ses belles qualités et ses nombreuses réalisations, il reste toujours un homme humble. Il a même tendance à passer sous silence ses réalisations et à en donner le mérite à ses collaborateurs. Il est donc très apprécié de ces derniers, de ses collègues vignerons et de ses amis. En fait, tout le monde qui l’entoure l’estime et le respecte beaucoup pour son humilité, sa simplicité, sa gentillesse et, bien-sûr, pour son authenticité.

Nous tenons à remercier du fond du cœur ce vigneron d’exception pour TOUT, c’est-à-dire pour son grand enthousiasme, sa grande disponibilité et enfin son apport exceptionnel à la communauté vitivinicole québécoise. Il a eu un impact direct et très significatif sur la communauté vitivinicole et sur la qualité du vin québécois. Sans son implication assidue, les vins québécois et particulièrement les vins blancs, mousseux, de vendanges tardives et de glace, n’auraient pas atteint leur haut niveau de qualité actuel. Ces vins ont acquis leurs lettres de noblesse et sont maintenant en mesure de rivaliser avec les grands de la planète vinicole. À nos yeux, Charles-Henri est un grand vigneron d'exception!

Quelques petits trucs

À l'instar de Charles-Henri qui adore partager quelques trucs de vignerons avec ses collègues, nous aimerions aussi partager une ou deux habitudes que nous avons développées avec le temps. Lors de nos tournées de vignobles, nous achetons généralement au moins deux bouteilles des vins dégustés que nous avons préférés. Nous en dégustons un dans l'année qui suit et l'autre dans les deux années suivantes, et même trois années pour les meilleurs. Nous sommes ainsi en mesure de constater leur bonification dans le temps. Pour les vins de vendanges tardives et vins de glace, nous dégustons la deuxième bouteille dans les trois à cinq années qui suivent et même parfois jusqu'à dix années.

Également, nous n’hésitons pas à demander un crachoir dans les vignobles (et aussi dans les salons de vins) afin d’éviter d’avaler le vin et ainsi de mieux l’apprécier. Cela permet aussi de prendre le volant, le cas échéant, en sécurité! 

Anecdote


En 1985, lors d’une mission économique et éducative québécoise (pour en apprendre un peu plus sur les pratiques vitivinicoles et réglementaires françaises) au salon-exposition VINEXPO de Bordeaux, France, nous avions été invités à un souper de vignerons-œnologues dans un château bordelais. Cette invitation a été rendue possible grâce à Hervé Durand, un des quatre associés de l’Orpailleur qui est également vigneron-œnologue et propriétaire de Château des Tourelles - Mas des Tourelles, Beaucaire, Costières de Nîmes, France. Chaque participant au souper apportait un de ses meilleurs crus et l’offrait en dégustation aux autres participants. Hervé Durand avait apporté le vin blanc classique de l’Orpailleur et l’avait offert en dégustation à l’aveugle (étiquette cachée) en demandant aux dégustateurs de bien vouloir commenter le vin. Les commentaires furent très positifs, voire flatteurs pour un vin québécois produit avec des vignes âgées de moins de cinq ans (beau vin jeune, vin fin et vif, belle fraîcheur, vin de l’Europe de l’est…). Hervé Durand a alors dévoilé le nom et l’origine du vin, les vignerons oenologues sont restés bouche bée face à un tel vin produit dans un pays de glace, selon l’expression d’un participant!

Lorsque monsieur Rodrigue Biron, le ministre ayant autorisé le projet expérimental biennal sur les vignobles en 1982 et 1983, a quitté ses fonctions de ministre de l'Industrie et du Commerce quelques mois après ce fameux souper de vignerons œnologues décrit ci-haut, il a réuni les gestionnaires du ministère pour les saluer. Jacques en a alors profité pour lui offrir une bouteille du vin blanc de l’Orpailleur dégusté à Bordeaux en lui résumant brièvement l’expérience vécue avec les vignerons œnologues français. Il a accepté avec plaisir et a ajouté à peu près ces mots : Je suis très fier de ce projet des vignobles québécois, c’est un peu comme un beau et long rêve! Je leur souhaite un vif succès!

Aujourd’hui et grâce notamment à l’apport de Charles-Henri, le souhait de monsieur Biron est devenu réalité. Enfin, les belles qualités d'humanisme de notre vigneron d'exception semblent s'être transmises au sein de la communauté vitivinicole québécoise! En effet, un nouveau viticulteur de la région de Sutton a vécu un drame familial récemment (mai 2021). Son enfant s'est blessé gravement, ce qui a pris tout son temps et son énergie. Les collègues-vignerons des environs, dont Charles-Henri, se sont alors mobilisés pour lui venir en aide, ce qui a permis de sauver sa récolte. 

Sabrage du vin mousseux, vignoble Cep d'Argent, Magog


Les cinq vignerons pionniers qui ont participé au projet pilote de 1982 et 1983
sont:

Vignoble Angel, St-Bernard-de-Lacolle, (fermé)

Vignoble Domaine des Côtes d’ardoise, Dunham

Vignoble de l’Orpailleur, Dunham

Vignoble de St-Alexandre (M. Agarla), Saint-Alexandre (fermé)

Vignoble La Vitacée, Sainte-Barbe (fermé)

Quelques adresses utiles :

Conseil des vins du Québec : https://vinsduquebec.com/trouver-un-vignoble/ ;

Association des microbrasseries du Québec : https://ambq.ca/carte-interactive ;

Où manger à Dunham:

Bistrot Le Tire-bouchon, Vignoble de l’Orpailleur, 1086 route 202, Dunham (heure du midi)

Bistrot Bodega, 3698 rue Principale, Dunham

P.S. : Le magazine Vins & Vignobles a publié la grande majorité de cet article en 2015.





mercredi 26 mai 2021

Accord superbe vin-confit de canard


Nous avons eu le bonheur de vivre un accord vin-mets quasi-parfait en dégustant un confit de canard, une ratatouille de légumes cuite sur BBQ et le Château Fourcas Loubaney, Listrac-Médoc, du millésime 2000. Ce grand cru bourgeois du Médoc âgé de près de 21 ans, était vraiment à son meilleur. En plus d’être ample et harmonieux, il dégageait une belle rondeur et une élégance digne de mention. Il présentait des arômes de petits fruits rouges et noirs confits et de champignons sauvages, le tout agrémenté d’un soupçon de notes tertiaires des plus agréables au nez et en bouche : animales, sous-bois et cuir. Il magnifiait le canard et la ratatouille de très belle façon en les rendant plus savoureux. Santé!



vendredi 7 mai 2021

La Route des vins de Québec à Matane (en rediffusion)

Paysage bucolique de l'Île d'Orléans
Nous avons décidé de republier cet article en temps de pandémie pour les amateurs de vins qui aimeraient visiter la région de Québec et de l'Est du Québec cet été. Tout amateur de vins québécois connaît les routes des vins de l’Estrie et de la Montérégie dont celle de Brome-Missisquoi. Il est fort agréable de se rendre dans les vignobles lors d’un bel après-midi d’été ou d’automne et d’y découvrir les vins de chez nous. Il faut toutefois être un amateur érudit pour savoir d’une part qu’il existe une route des vins à Québec, route qui nous a conduit jusqu’à Matane, en Gaspésie, et d’autre part, qu’il s’y produit de très bons vins.

À l’été 2010, nous avons dégusté plusieurs vins de l’île d’Orléans, de la Côte de Beaupré et des environs de la région de Québec, dans le cadre d’une intronisation de la Noble Confrérie des Vignerons du Québec. Cette activité nous a agréablement surpris quant à la qualité des vins dégustés et nous a donné l’idée d’entreprendre, en 2011, une tournée des vignobles de cette belle région de Québec et de l’Est du Québec! Nous n'avons pas été déçus puisque le millésime 2010 des vins québécois était sans doute l’un des meilleurs depuis la création des vignobles au début des années 1980. Ce millésime était néanmoins à son meilleur en 2012-2014.

Région de Québec

Vignoble Sainte-Pétronille,
Sainte-Pétronille, Île d'Orléans
La route des vins de Québec passe nécessairement par l’Île d’Orléans qui regroupe, en 2011, pas moins de quatre vignobles dans un cadre enchanteur. En arrivant à l’Île, un arrêt au centre touristique s’impose si vous êtes amateur de produits du terroir.  En effet, celle-ci regroupe de nombreux producteurs fruitiers et maraîchers et est en quelque sorte le jardin de la région de Québec. L’Île peut être visitée en vélo et recèle plusieurs trésors architecturaux. Le Vignoble Sainte-Pétronille, à l’ouest de l’Île, possède un site unique avec une vue extraordinaire sur les chutes Montmorency. Les vins de ce producteur sont très charmeurs et particulièrement le Voile de la Mariée, un vin blanc sec, vif, au parfum et au goût d’agrumes. Un très bon vin que vous pouvez déguster sur la terrasse du vignoble, tout en savourant une bouchée à la roulotte du restaurant Le Panache localisé sur la propriété de ce vignoble durant la saison estivale. Vous pouvez aussi choisir son vin rosé comme apéro sur la terrasse. Laissez-vous également tenter par le vin Réserve du Bout de l’Île, vin blanc sec provenant de vieilles vignes Vandal-Cliche et élevé en fûts de chêne, un très bel accord avec la guédille au homard du Panache. 

Un nouveau vignoble s'est ajouté depuis (2018), Saint-Pierre le vignoble à Saint-Pierre et voisin de Vignoble Sainte-Pétronille. Un vignoble magnifique à découvrir! Ensuite, dirigez-vous vers l’est et le Vignoble Isle de Bacchus à Saint-Pierre. Ce vignoble offre une vue imprenable sur le pont de l’Île et élabore de bons vins. Un peu plus loin vers l’est, Cassis Monna et filles produit des boissons à base de cassis et notamment une Crème de cassis magnifique en kir. Vous pouvez aussi vous désaltérer avec une crème glacée à base de cassis. 

La visite se poursuit toujours vers l’est de l’Île en direction de Sainte-Famille au Domaine de la source à Marguerite. Ce producteur élabore différents vins et cidres, dont de très bonnes mistelles de pommes et de prunes. Un peu plus loin à Sainte-Famille, prévoyez une halte au Vignoble du Mitan qui a vue sur la Côte de Beaupré et le mont Sainte-Anne. Savourez son vin blanc La Barrique, vin vif, et son vin blanc de vendange tardive L’Insulaire qui a obtenu une médaille d’or à la Coupe des nations de 2011.  Ne quittez pas l’Île sans en  avoir fait le tour et après avoir effectué un petit saut aux cidreries Domaine Steinbach et Cidrerie Bilodeau qui ont toutes deux pignon sur rue à Saint-Pierre. Vous devriez aussi apprécier les produits du terroir cuisinés à l’ancienne de la boutique Les Saveurs de l’Isle d’Orléans à Saint-Jean. Enfin, Les Fromages de l’Isle d’Orléans à Sainte-Famille valent le détour (pour en apprendre davantage sur l'Île d'Orléans, vous pouvez consulter notre article " Le Tour de l'Île, Île d'Orléans" sur le présent blogue : https://cdcvinicoles.blogspot.com/2020/08/le-tour-de-lile-ile-dorleans.html .

À la sortie de l’Île, dirigez-vous vers l’est sur la route 138 jusqu’à L’Ange Gardien et arrêtez-vous au Domaine de L’Ange Gardien, 6869 Avenue Royale, sur la Côte de Beaupré. Nous avons aimé son vin rosé ainsi que ses vin et cidre de glace. Si le cœur vous en dit, vous pouvez vous diriger vers l’ouest jusqu’à Neuville et visiter le Domaine des Trois Moulins sur la route 138.

Vignoble Clos Saint-Lambert, Lévis
Sur la rive sud de Québec, région de Chaudière-Appalaches, la route 20 vous conduira au Vignoble Clos Lambert de Saint-Jean Chrysostome, Lévis, un vignoble d’inspiration médiévale où vous pouvez déguster ses vins chauds épicés Gentilhomme et Gente Dame ainsi que ses délicieux mousseux blanc et rosé. Un peu plus loin à Pintendre (Lévis), n’hésitez pas à vous arrêter au Vignoble Le Nordet. Ses gammes de vendanges tardives Solstice d’hiver et de vins apéritifs Bise des Prés sont mémorables. Le Verger & Vignoble Casa Breton de Saint-Henri se fera un plaisir de vous faire déguster ses cidres et vins. Si vous désirez faire une petite excursion en Beauce, l’établissement hôtelier La Cache à Maxime est situé dans le joli village de Scott et constitue un arrêt incontournable pour ses vins, ses cidres.

Région du Bas Saint-Laurent

Promenade de l'Anse-aux-Coques, Sainte-Luce
Vous pouvez vous arrêtez dans le Kamouraska pour goûter aux produits de Vignoble de la Marée montante, Vignoble Amouraska et de  Microbrasserie Tête d'allumette. Une pause à Rivière-du-Loup s'impose pour goûter aux très bonnes bières de la microbrasserie Aux Fous Brassant et pour effectuer une randonnée dans le Parc des Chûtes en plein centre-ville. Après un arrêt à Saint-Jean-Port-Joli où nous attendent ses nombreux sculpteurs artisans du bois et le Vignoble du Faubourg, roulez vers l’est jusqu’à Saint-Mathieu de Rioux, après Trois Pistoles, au Vignoble le Domaine du Lac. Ce vignoble est maintenant fermé. Au Bic, il faut voir le Parc du Bic et goûter la cuisine gastronomique de l'excellent restaurant Chez Saint-Pierre. Rimouski, la capitale du Bas-Saint-Laurent, vaut le détour pour sa situation privilégiée en bord de mer, son festival de jazz et ses bons pubs et bistros dont la microbrasserie Le Bien et le Malt. Il ne faut pas quitter cette belle région sans s'arrêter à Sainte-Luce pour déambuler sur la Promenade de l'Anse-aux-Coques en bord de mer, enivrant! Pour les amateurs de vélo, les cyclo-routes sont bien développées, tout comme en Gaspésie, dont celles du Parc du Petit-Témis et des Sentiers des Appalaches.

Région de la Gaspésie

Vignoble et Villa Carpinteri, Saint-Ulric de Matane

Aux portes de la Gaspésie, une halte à Sainte-Flavie vous permettra de  visiter la Galerie Marcel Gagnon et sa sculpture phénoménale en bord de mer Le Grand Rassemblement ainsi que de déguster les très bons produits de l'Hydromellerie du Vieux Moulin et de la brasserie Le Ketch. Vous serez agréablement surpris en arrivant au Vignoble Villa Carpinteri à Saint-Ulric de Matane. Ce vignoble villa (B&B), propriété de la famille du même nom, est d’inspiration italienne et plus particulièrement de Toscane. Vous serez peut-être tenté de passer une nuitée dans la superbe villa où l’accueil est des plus cordial. Outre la joie de vivre de la famille Carpinteri, vous devriez apprécier notamment leurs vin blanc Casa Antica, vins rouges et vin de glace rouge Dolce Amore. Il ne faut pas hésiter à visiter Matane et son centre d'observation du saumon puis, à déguster une bonne bière à la microbrasserie La Fabrique au centre-ville. Si vous pouvez ajouter quelques jours à votre périple et rouler 900 km de plus, vous pouvez entreprendre une tournée de la Gaspésie, les gens sont très accueillants et les villages et paysages sont époustouflants!

Conclusion 

Notre hobby préféré en matière de voyage consiste à parcourir les routes agrotouristiques : vinicoles, brassicoles et gastronomiques. Au cours des dernières années, nous avons visité plusieurs de ces routes et, entre autres, celles de la région de Niagara, de la Californie, du Chili et d’Europe (France, Italie, Allemagne, Espagne et Portugal). Nous apprécions également beaucoup les routes de vins du Québec car elles nous permettent de réaliser de brèves escapades enrichissantes et abordables. Nous y avons fait de belles découvertes dont des gens fiers de leur coin de pays et des vins agréables et de bonne tenue. Et que dire des vins mousseux, vins de vendanges tardives et des vins de glace du Québec qui se comparent à ceux de l’élite mondiale, rien de moins! 

Mentionnons enfin que depuis que nous avons écrit cet article en 2012, le nombre de vignobles a pratiquement doublé au Québec et celui des micro-brasseries a quadruplé. Les routes agrotouristiques des régions de la Capitale Nationale, de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie sont maintenant, en 2021, très bien pourvues en termes de brasseries, et aussi de cidreries, d'hydromelleries, de vignobles et même de distilleries sans oublier les nombreux restaurants gastronomiques, les fromageries et les poissonneries. À découvrir.

Si vous désirez en savoir davantage sur les activités et les routes agrotouristiques des régions à l'est de Québec, voici quelques articles publiés sur l'actuel blogue : 

Bonne route et bonne dégustation!

Quelques bonnes adresses:

  • Conseil des vins du Québec : https://vinsduquebec.com/trouver-un-vignoble/
  • Association des microbrasseries du Québec : https://ambq.ca/carte-interactive
  • Auberge La Goéliche, Sainte-Pétronille, Île d'Orléans
  • Auberge Le Canard Huppé, Saint-Laurent, Île d’Orléans
  • Brasserie Le Bien, le Malt, Rimouski 
  • Restaurant L'Arlequin, Rimouski
  • Bistro L'Ardoise, Rimouski
  • Bistro pub Chez Saint-Pierre, Le Bic
  • Auberge du Mange Grenouille, Le Bic
  • Auberge du Grand Fleuve, Métis-sur-mer
  • La table de l’hôtel motel Belle Plage, Matane (pour ses poissons et fruits de mer) 

P.S. : Cet article a été publié dans le magazine Vins & Vignobles en 2012 (sans les mises à jour de 2021). 

lundi 12 avril 2021

Voyage à saveur brassicole en Europe du nord (en rediffusion)

Fontaines et jardins de Peterhof, Saint-Pétersbourg, Russie

En ces temps difficiles de pandémie, nous désirons partager un article publié en 2014 sur un voyage-croisière effectué dans certains pays brassicoles européens des mers du nord et baltique. Le volet croisière  débutait au port d’Amsterdam et faisait escale dans les ports des pays baltes et scandinaves. Nous y avons ajouté une portion terrestre aux Pays-Bas et, bien évidemment, en Belgique avec ses quelque deux cents  brasseries, dont ses légendaires bières d’abbaye.

Cathédrale Alexandre Nevsky, Tallinn, Estonie
En plus de Warnemünde, Allemagne, cette croisière sur la mer baltique s'arrêtait dans les ports de Tallinn, Estonie, de Saint-Pétersbourg, Russie, d'Helsinki, Finlande, de Stockholm, Suède, et enfin de Copenhague au Danemark. Tallinn est certainement le secret balte le mieux gardé avec son centre historique médiéval entouré de remparts et de 26 tours ainsi que de son imposante cathédrale orthodoxe Alexandre Nevsky. Nous avons beaucoup aimé la liqueur nationale Vana à base de rhum et d’épices (cannelle). Saint-Pétersbourg est un véritable musée architectural à ciel ouvert avec ses richesses inestimables sur les bords de la rivière Neva. Mentionnons les nombreuses places publiques, églises et cathédrales, le musée Ermitage époustouflant, les palais aussi riches que grandioses et les jardins et fontaines extraordinaires dont ceux de Peterhof. Au retour sur le navire à Saint-Pétersbourg, nous avons pu apprécier un spectacle folklorique d’une troupe locale avant de lever l’ancre. Helsinki, ville moderne avec son architecture typique, est très accueillante. Ses nombreux cafés et ses restaurants rapides, souvent américains, sont remplis de Finlandais dont plusieurs jeunes de la relève des plus dynamiques et animés d’une joie de vivre contagieuse!

Port de Stockholm, Suède
Stockholm, notre autre coup de cœur de cette croisière sur la mer Baltique avec Saint-Pétersbourg et Talinn, se démarque par  l’architecture typique de ses édifices, par le palais royal, le parlement, les ruelles piétonnières du quartier historique ainsi que par le dynamisme et l’enthousiasme de ses commerçants et résidents. Le centre-ville et son centre historique présentent certaines similitudes avec ceux de Montréal. En effet, ses nombreux édifices de granit et ses vieilles bâtisses de pierre nous ont rappelé le Vieux Montréal. Copenhague, quelle belle ville à visiter à pied ou en vélo! Nous gardons un très beau souvenir des rues piétonnières très animées du centre-ville, du palais royal, des jardins Rosenborg, de l’architecture magnifique de ses bâtiments multicolores, de la Little Mermaid (petite sirène) ainsi que des nombreux cygnes blancs en plein centre-ville! Outre la bière Carlsberg qui est fort populaire dans les pays scandinaves, nous avons goûté, à Stockholm, la bière pression S de la brasserie suédoise Spendrups, une lager blonde, agréable, désaltérante et qui ferait un bel accord avec un poisson blanc cuit en papillote sur le grill. Fait à noter, le coût de la vie est très élevé dans les pays scandinaves, le prix d’une bière varie entre 9 et 12$+!


Escale en Allemagne

Maisons typiques de Rostock, Allemagne
À Warnemünde, nous optons pour le tour de ville de Rostock, jolie ville médiévale voisine du port, comprenant une visite de la micro-brasserie Brauhaus Trotzen. Nous sommes agréablement surpris par les charmes de cette belle ville de l’Allemagne de l’Est et particulièrement par le centre historique de style gothique. L’église St-Mary’s contient une horloge astronomique avec un calendrier centenaire datant de 1472. Centenaire puisque celui-ci doit être mis à jour tous les 132 ans! L’orgue de l’église canalise plus de 5 000 tuyaux! La guide du tour nous explique qu’il existe une rivalité historique, et toujours d’actualité, entre l’Est et l’Ouest de l’Allemagne; les Allemands de l’Ouest se sentant avantagés (lire supérieurs) sur ceux de l’Est et vice et versa. Nous visitons la brasserie Brauhaus Trotzen, et y dégustons ses bières pressions blonde et rousse, accompagnées d’un  énorme pretzel maison typique, qui est en quelque sorte un gros bagel/pretzel. La bière blonde était très agréable avec un soupçon de houblon en bouche alors que la rousse était plus douce, veloutée et ronde. Ces deux bières et particulièrement cette dernière se mariaient très bien avec ce mets typique mi sucré, mi salé! Au retour sur le bateau, nous dégustons la bière Rostocker, une bière blonde houblonnée de Rostock, que nous accompagnons de crudités et de tapas à base de poissons et de fruits de mer.

La Hollande et ses bières

Suzanne sur l'un des ponts traversant un 
canal d'Amsterdam, Pays Bas
Notre périple de quatre jours à Amsterdam, capitale des Pays Bas, nous permet de visiter cette très belle ville aux multiples canaux, ville que plusieurs associent à bon escient à la Venise du Nord. Si Amsterdam est reconnue pour ses canaux, elle l’est tout autant pour son réseau de pistes cyclables et ses innombrables cyclistes. En fait, on nous a rapporté que plus de 50 000 vélos  sont volés annuellement à Amsterdam, même si ceux-ci ne sont pas des plus récents! Cette ville merveilleuse se visite donc en vélo, en bateau, en tramway, en bus ou simplement en marchant. Nous choisissons le tour de ville en bus, étalé sur deux journées. Nous avons ainsi pu contempler ses plus beaux atours : le secteur Jordaan, la Magna Plaza avec son musée Madame Tussauds qui est fort couru, la place Dam, le quartier juif et ses anciennes fabriques de diamants ainsi que les marchés aux fleurs et Albert Cuyp.

Café Quartier Putain,
Amsterdam, Pays Bas
Pour ceux ou celles qui aimeraient en connaître davantage sur les maisons closes et les cafés bruns d’Amsterdam, une tournée du quartier « Redlight » s’impose. La rue « Warmoestraat » (traduction libre : rue Chaude) et la place de la « Old Church » sont très fréquentées par les touristes. On peut y croiser des prostituées ainsi que les proverbiaux cafés bruns dont le Café Quartier Putain (libellé en français) où les clients peuvent humer certaines substances illicites et même acheter des graines de marijuana certifiées! La fromagerie Old Amsterdam peut être visitée et offre la dégustation de leur vaste gamme de produits qui sont excellents avec les bières de caractère.

Jacques à l'entrée de la brasserie Heineken,
Amsterdam, Pays Bas
À la brasserie Heineken d’Amsterdam, l’activité « Heineken Experience », d’une durée d’une heure et demie, est très  palpitante. C’est une expérience unique comportant différents volets: historique et musée de la brasserie, balade en bateau, jeux d'adresse et virtuels dont un d’une mise en bouteille, dégustation avec un verre souvenir offert en cadeau et enfin visite de la boutique commerciale. Nous avons aimé le parfum vif et le goût désaltérant des bières pressions Heineken  et Amstel qui sont en fait deux bières de soif. À proximité de la Place Dam où était situé notre hôtel, nous avons dégusté les bières rousses et brunes de la brasserie Harkema, deux bières de caractère délicieuses avec des arachides. 

Suzanne et le pub Browerij'tiJ, 
 Amsterdam, Pays-Bas 
Lors du tour de ville, nous avons fait un arrêt à la très jolie micro-brasserie pub « Browerij’tiJ » et de son moulin à vent, le seul moulin que nous ayons vu à Amsterdam.  Nous avons goûté à cinq bières de dégustation : la Plzen, une blonde très houblonnée et amère, la Zatte, une blonde pleine, suave et titrant 8% d’alcool qui serait idéale avec un burger de veau ou d’agneau, la IJwit, une blanche très agréable au goût de coriandre et d’agrumes (à savourer avec des sushis apprêtés avec de la coriandre et du jus de lime), la IPA, une bière ambrée houblonnée et épicée (origan) pouvant se marier avec une assiette de coquille St-Jacques et une ratatouille à l’origan ou une pizza aux tomates séchées et à l’origan. Enfin, notre coup de cœur va à la Colombus, une triple fermentation de 9% d’alcool où nous retrouvons opulence et équilibre. La saucisse maison Ossenworst crée un bel amalgame avec celle-ci.

Palais de la Paix où siège la Cour internationale de justice, La Haye, Pays Bas

En Hollande, il faut voir absolument les villes de Delft et de Den Haag (La Haye) où siègent le Parlement hollandais et les Cours internationales de justice et pénale. Nous avons visité Delft à pied en parcourant les petites rues et canaux animés, la grande Place, les deux églises (la neuve et la vieille), l’hôtel de ville magnifique de style Renaissance et enfin la légendaire poterie de Delft. À Den Haag, nous avons aimé les boulevards huppés où logent les consulats et ambassades, le « binnenhof » (parlement), le palais Noordeinde et ses jardins ainsi que la superbe église St-Jacob.  Nous avons déniché dans un supermarché local deux bières trappistes de l’Abbaye La Trappe : 1- la Dubbel, une brune de 7% d’alcool aux notes épicées, fruitées (raisins secs) et de caramel. Son col est splendide et très goûteux (caramel), une bière de grand  cru;  2- la Quadrupel, une brune à fermentation multiple titrant 10% d’alcool, cette grande bière phare de l’Abbaye La Trappe était malheureusement légèrement oxydée (gardée à la lumière)! Ces deux bières peuvent être servies avec des saucissons ou différents fromages hollandais dont leur Gouda national, le Vieux Amsterdam ou encore l’Édam.

La Belgique et ses bières

Abbaye d'Affligem, Affligem, Belgique
C'est bien connu, les Belges adorent la bière et en font un sujet de discussion fort prisé lors de leurs repas typiques de moules - frites.  Toute personne visitant la Belgique se doit de goûter au moins une fois à une bière d’abbaye belge. Ce type de bière est réparti en trois catégories : la bière trappiste, la bière d’abbaye reconnue et les autres bières d’abbaye (non reconnues)! La bière trappiste doit obligatoirement être brassée sous (ou avec) le contrôle de moines trappistes membres de l’Association trappiste internationale et respectant les normes de l’appellation « Authentic Trappist Product ». On en dénombre six en Belgique dont Achel, Chimay, Orval et Rochefort, deux au Pays Bas (La Trappe et Zunder) et une en Autriche (Engelszell) et aux État-Unis (Spencer). La Belgique regroupe une vingtaine de bières d’abbayes reconnues dont Affligem (du groupe Heineken-Amstel), Aulne, Grimbergen, Floreffe, Cambron et Leffe (du groupe Anheuser Busch InBev : Stella Artois - Labatt - Bud - Corona). De plus, la Belgique compte une trentaine de bières d’abbaye non reconnues. Enfin, outre ses deux bières trappistes, la Hollande englobe trois grandes brasseries : Heineken-Amstel, Grolsch et Bavaria ainsi qu’une cinquantaine de micro-brasseries.

Par ailleurs, la France qui a pourtant introduit les bières trappistes avec ses ordres trappistes cisterciens au cours des siècles passés, ne compte, aujourd’hui, aucune bière trappiste française homologuée selon ces association et appellation. En effet, la seule bière trappiste française Mont des Cats, est brassée en Belgique par la brasserie de l’abbaye Chimay et ne peut donc pas être entérinée comme bière française d’appellation trappiste. La bière d’abbaye reconnue doit pour sa part absolument avoir un lien avec une abbaye, même si la bière n’est pas brassée par celle-ci!

Les routes et les autoroutes belges et hollandaises sont impeccables et très propres. En arrivant à Anvers (Antwerpen en langues flamande et néerlandaise), ville belge près de la frontière hollandaise et connue comme le diamant de la région des Flandres, nous nous arrêtons brièvement visiter le centre-ville à l’occasion de la fête des mères en Europe. Les rues piétonnières et les cafés de la Grande Place sont bondés de mamans avec leur famille. Nous avons beaucoup apprécié la cathédrale Notre-Dame et son clocher, l’hôtel de ville de style Renaissance et la gare centrale avec coupole de verre. Nous prenons une pause pour goûter la bière locale De Koninck qui fait la fierté des Anversois et la bière blonde pression de l’abbaye Affligem. La De Konink ambrée pression est mi-douce, mi-amère, veloutée tout en étant pleine et savoureuse. La blonde Affligem affiche un beau collet très agréable à sentir et à déguster, elle est plus complexe que la De Konink. Elle est fruitée (pomme et agrumes) avec un léger arrière goût de levure tout à fait délectable et une structure des plus harmonieuses, une très belle bière. Ces deux bières sont délicieuses avec un plat de tartare de saumon servi avec des frites belges.

La Grand-Place de Bruxelles, Belgique
L’hôtel Métropole où nous logeons à Bruxelles nous offre gracieusement la bière Maes Pils du groupe Heineken-Amstel, une bonne lager belge, blonde, mi-amère. À Bruxelles, la Grand-Place est certainement l’une des plus belles places publiques  d’Europe avec la mairie extraordinaire et ses autres joyaux architecturaux. À quelques pas, ne pas rater la rue des Bouchers où s’entassent, comme sur la rue Mouffetard à Paris ou la rue Prince Arthur à Montréal, les bistrots de tout acabit dont le bistrot Léon reconnu pour ses moules – frites. Nous visitons aussi le Palais royal et son parc, la bibliothèque nationale ainsi que la place de la fontaine-statue du Manneken pis. Lors de notre visite, une fondation d’un centre hospitalier bruxellois procédait à une cérémonie de recouvrement (habillage) du manneken pour les fins d’une levée de fonds en faveur des cancéreux. Dans un pub de la Place Brouckère, nous dégustons deux excellentes bières pressions de l’abbaye belge Leffe: une rousse, 6,5% d’alcool, présentant une belle mousse crémeuse, légèrement piquante et citronnée ainsi qu’une Tribel. Celle-ci est une blonde triple fermentation de 8,5% avec des notes épicées et d’agrumes offrant structure et équilibre, bières qui se laissent savourer avec un plat de pâtes aux fruits de mer ou avec une assiette de poulet grillé. 

Bruges, Belgique
Si Bruxelles nous a conquis, Bruges, capitale de la Flandre occidentale aussi appelée la Venise du Nord, (Brugge en flamand), nous a éblouis avec ses canaux et son centre historique : sa grande place, son beffroi et son begijnhof (monastère de béguines). Nous avons adoré les bières pression de la micro-brasserie Halvemaan. La blonde BrugseZot 6%, aux quatre malts et aux deux houblons, était fruitée et très goûteuse alors que la brune titrant 7%, aux six malts et au houblon tchèque, montrait davantage de caractère et d’amertume tout en présentant un ensemble harmonieux et très séduisant. Ces deux bières d’exception feraient merveille avec une guédille au homard ou une poutine au foie gras! Sur le chemin du retour vers Amsterdam, au lieu de nous rendre à Ostende, la ville fétiche du regretté Alain Bashung, nous lui préférons la très jolie ville flamande de Gand, Gant en langue flamande.  Le centre historique avec le château-forteresse des comtes de Flandre, les canaux, la cathédrale gothique Saint-Savon et le beffroi de l’hôtel des postes sont tous des endroits qui nous ont marqués.



À l’aéroport d’Amsterdam, oh malheur, notre vol d’avion est reporté au lendemain pour cause de bris mécanique. Le transporteur aérien offre de nous loger, avec souper et petit-déjeuner, à l’hôtel Steigenberger de l’aéroport. Nous profitons de ce moment fortuit pour déguster une dernière bière. Nous récidivons avec la bière de l’abbaye Affligem, bière que nous avions particulièrement aimée. Aussi, en nous remémorant notre dernier voyage en Angleterre, nous choisissons la bière irlandaise Murphy’s au bar du même nom, une bière pression noire, de type Guinness, au collet fort crémeux dégageant des parfums irrésistibles de caramel, de chocolat et de café. Ces trois arômes sont aussi très perceptibles en bouche. C’est une bière onctueuse avec beaucoup de caractère et d’équilibre. Bref, une grande bière à déguster seule en apéro. Elle peut aussi accompagner un fish & chip ou encore un bon fromage Stilton ou un bleu québécois Élizabeth ou L’Ermite.

Quelques brasseries québécoises

À notre retour au Québec, nous avons pu goûter, directement à la brasserie ou à leur kiosque dans le cadre de l’événement Festibière de Québec, plusieurs bières de micro-brasseries québécoises. Nous avons ainsi pu comparer les bières des micro-brasseries Archibald de Lac-Beauport, Les Beaux Prés de Ste-Anne de Beaupré, Le Bien et le Malt de Rimouski, À L’Abri de la Tempête des Iles-de-la-Madeleine, Boréale, Les Brasseurs illimités, Les Trois Brasseurs, Les Brasseurs RJ, McAuslan, Unibroue et Dieu du Ciel de la région de Montréal (dont la seule bière québécoise de type abbaye  pour cette dernière brasserie : la Rigor Mortis). Notre appréciation : tout comme les Allemands, les Belges, les Hollandais et les Anglais le sont à l’endroit de leurs propres bières, nous pouvons être très fiers de nos bières québécoises et particulièrement celles titrant moins de 10% d’alcool en volume. 

S’il est vrai d’affirmer que, selon l’adage, les voyages forment la jeunesse, on pourrait aussi ajouter qu’ils permettent également, aux adultes « jeunes de cœur », de découvrir de nouveaux pays et de nouveaux accords mets-boissons.

Où manger :

  • Café L’Huitrière, Place Ste-Catherine, Bruxelles 
  • Table de l’Hôtel Van Der Valk Brugge - Oostkamp, Oostkamp, (banlieue de Bruges)

Où se loger :

  • Hôtel Le Métropole, Place Brouckère, Bruxelles
  • Hôtel Van Der Valk Brugge - Oostkamp, Oostkamp, (banlieue de Bruges)

P.S.: Le magazine Vins & Vignobles a publié cet article en 2014 dans sa quasi totalité.